Depuis Sétif où il était en visite de travail, le chef de l'Etat a lancé, dimanche dernier, une invitation au dialogue. Cette invitation exigée par les ârchs pour s'asseoir à la table des discussions est venue renforcer l'appel du Chef du gouvernement, par trois fois, M.Ahmed Ouyahia, 2 fois en sa qualité de Chef du gouvernement et la troisième fois en sa qualité de chef du RND. Les ârchs, notamment deux délégués de la Cadc: Belaïd Abrika, le délégué du quartier des Genêts de Tizi Ouzou, et Mouloud Boumelka de la coordination de Tizi Rached, ont animé hier, à Tizi Ouzou, un point de presse. Intervenant en premier, Abrika trouve que «l'invitation est une chose capitale pour le mouvement. C'est la première fois qu'on est invité par le premier magistrat. Le combat du mouvement est d'essence nationale. Il vise la crise nationale dans son sens le plus large.» Et le délégué du quartier des Genêts de déclarer que «la Cadc prend acte de cet appel. Il s'agira, désormais, de mûrir la réflexion. Il va falloir accorder nos violons pour une position consensuelle tout en sauvegardant l'unité des rangs». Belaïd Abrika poursuit: «Si au plan de la forme, on peut qualifier l'invitation de positive, il reste que dans le fond, on n'a pas encore étudié le discours. Nous n'avons entre les mains que le passage rapporté par la presse.» Enfin le délégué des Genêts, dira qu'«il y a lieu de se concerter avec la base pour éclairer certaines zones d'ombre». Pour M.Mouloud Boumelka, de la coordination de Tizi Rached, «l'appel du chef de l'Etat dénote la dimension atteinte par le mouvement. On perçoit, cependant, une certaine avancée dans le discours. Le Président a reconnu la légitimité du mouvement citoyen. Cette invitation au dialogue est un point marqué par le mouvement. L'espoir réside dans la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, qui est le ciment puissant pour le pays. Cette plate-forme constitue une alternative pouvant régler la crise algérienne.» Puis M. Boumelka de regretter le temps perdu, car selon lui, «on aurait pu arriver au règlement depuis longtemps». Comme il souligne que «l'appel tombé en ce moment peut véhiculer des visées électorales». Enfin, M.Boumelka d'ajouter: «A présent, on a dépassé la réponse politique et nous passons au volet technique. Ce point sera à l'ordre du jour du conclave de Aïn El-Hammam, les 24 et 25 juillet. Pour ce qui est de la réunion de l'interwilayas, la rencontre n'est pas encore programmée.» Belaïd Abrika revient une seconde fois pour dire que « le renvoi de l'affaire des 34 anciens détenus est traité de manière politique. La justice était utilisée comme moyen de pression et de chantage», même s'il ajoute qu'«il y a une volonté du pouvoir de régler la crise, mais à quel prix? Le pouvoir ne veut pas aller au fond des choses qui est la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur.» Comme il déclare que «le mouvement assume une double responsabilité: ne pas rater cette opportunité et ne pas trahir le combat».