L'ex-président Hosni Moubarak, dans une cage, lors de l'ouverture de son procès le 3 août dernier C'est aujourd'hui que le procès «historique» de l'ancien Raïs égyptien, qui risque la peine capitale s'il est reconnu coupable, reprend au Caire. S'il est reconnu coupable, Hosni Moubarek est passible de la peine de mort. Le procès du président déchu reprend aujourd'hui après la première session du 3 août. D'aucuns s'interrogent toutefois, si le procès aura lieu effectivement au regard de l'état de santé de l'ex-raïs égyptien? Hier, le procès de l'ex-ministre égyptien de l'Intérieur Habib el-Adli et de six de ses collaborateurs, accusés d'avoir ordonné de tirer sur des manifestants pendant la révolte de janvier-février, a été ajourné au 5 septembre après une séance agitée. L'audience d'hier a été suspendue à quatre reprises en trois heures par le juge Ahmed Refaat, visiblement excédé par la longueur de la liste des requêtes des avocats des victimes. Alors que les sept accusés étaient présents dans le box, les avocats ont réclamé en particulier que les enregistrements vidéo des services de renseignements, qui auraient filmé les événements dès le 25 janvier, soient ajoutés aux pièces à conviction. L'un d'entre eux a aussi demandé que les dossiers de la Sécurité d'Etat (dissoute depuis la chute du régime) contenant les ordres donnés par l'ancien ministre de l'Intérieur soient versés. Un autre a réclamé que M. el-Adli soit jugé en même temps que l'ancien président Hosni Moubarak. Près de 850 personnes sont mortes et plusieurs milliers ont été blessées pendant les 18 jours de soulèvement populaire qui ont provoqué la chute du président Hosni Moubarak le 11 février. Le procès de Habib el-Adli avait commencé le 3 août, en même temps que celui de l'ancien président Moubarak et de ses deux fils. S'il est reconnu coupable, lors de son prochain procès, M. el-Adli, qui fut l'un des hommes les plus puissants, mais aussi les plus détestés d'Egypte, risque lui aussi la peine de mort. Il a déjà été condamné à 12 ans de prison pour malversations financières, devenant le premier responsable de l'ancien régime à écoper d'une peine de prison ferme. Quant au procès d'aujourd'hui, le mystère reste entier. En plus de savoir si le jugement aura ou non lieu comme prévu, pour les mêmes raisons qui ont induit à l'ajournement le 3 août dernier du de la santé de Hosni Moubarek. Dès lors les spéculations vont-elles bon train pour savoir si Moubarak sera bien présent aujourd'hui pour la suite de son procès. En fait, ce procès «du siècle» que l'on annonce comme spectaculaire dépend totalement de l'état de santé de l'ex-président égyptien auquel sa chute a porté un grand coup psychologique. Jusqu'à hier, aucune information n'était disponible quant à la suite que prendra le procès de Moubarak. Les Egyptiens tiennent à voir l'ex-Raïs présent à son procès. Une satisfaction pour eux. Plus encore, une revanche. L'ancien chef de l'Etat, qui a démissionné le 11 février face à une révolte populaire sans précédent, et ses fils, Aala et Gamal ont plaidé non coupable des faits qui leurs étaient reprochés: meurtres de manifestants et corruption. Moubarak, affaibli par un cancer de l'estomac selon son avocat, a assisté à son procès, le 3 août couché sur une civière. Il était assigné dans un hôpital près du Caire jusqu'à la prochaine audience, sur décision du juge. Son avocat a obtenu qu'il bénéficie d'un suivi médical. Les manifestants demandent au Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute de Moubarak, d'accélérer les réformes politiques et économiques ainsi que les procédures judiciaires à l'encontre des responsables de l'ancien régime. Avocats et manifestants ont, lors du premier procès, fait des revendications multiples. Ils exigeaient une accélération des réformes et la purge des institutions de l'Etat des symboles de l'ancien régime, surtout le ministère de l'Intérieur, ainsi qu'un jugement rapide de M.Moubarak.