Ambassadeur de la comédie algérienne Les larmes aux yeux et la gorge nouée, Krikèche a eu droit à beaucoup d'égards. Emouvantes et mémorables ont été les séquences qui ont ponctué la soirée de clôture des Journées du rire qui se sont tenues, durant trois jours, à Oran. L'ambassadeur de la comédie algérienne, Krikèche, qui vient de souffler sa 77e bougie, a été dignement honoré. Son anniversaire a été fêté, dimanche soir, en présence de plusieurs dizaines de milliers d'Oranais et plusieurs dizaines des membres de la famille artistique nationale. La cérémonie a eu lieu au Théâtre de verdure d'Oran suite à une action initiée par l'APC d'Oran. Le comédien Krikèche n'en croyait pas ses yeux, lui qui était assis naïvement aux côtés du maire d'Oran. Du coup, l'animatrice a invité les artistes, les élus municipaux et les journalistes à rejoindre la scène du Théâtre de verdure pour prendre part, tous ensemble, à une surprise. Là encore, l'artiste, sans se rendre compte, suivait innocemment la suite des événements jusqu'à ce qu'une tarte ornée d'une bougie eut été introduite en plein milieu de la scène. C'est alors que l'anniversaire de Krikèche a été annoncé en grande pompe. Ce dernier, entouré par le maire d'Oran et le président de la commission communale de la jeunesse et de la culture, n'a pu retenir les larmes qui coulaient sur son visage, la gorge nouée. Pendant la cérémonie, Hassan Lefhama, jubilant, enflammait le Théâtre de verdure par ses danses acrobatiques, Mustapha Bila Houdoud, pour sa part, pressait l'ensemble des présents à chanter tous en choeur. En effet, aussitôt la bougie soufflée, tous les comédiens présents, les responsables locaux et les spectateurs ont, comme dans une chorale à ciel ouvert, chanté l'air consacré de l'anniversaire. Une liesse indescriptible, accompagnée par des youyous, à gorge déployée lancés par plusieurs dizaines de femmes présentes, a ainsi donc embelli la soirée de clôture des Journées du rire. Le spectacle a été immortalisé par plus d'une dizaine de photographes de presse et autres collectionneurs de photos souvenirs. Un ratage de plus est à endosser à l'Entreprise nationale de la télévision algérienne. Dans son intervention, le président de la commission de la culture et de la jeunesse, Aouad Mohamed, a été laconique, déclarant que «des artistes comme Krikèche méritent tous les égards et tous les hommages». Il faut dire que la mairie d'Oran n'est pas à son premier coup, puisque plusieurs autres figures artistiques et sportives ont été honorées dans un passé très récent. Les consciences sont, contre toute attente, bousculées: nulle omission ou marginalisation des artistes ne sont permises, semblent vouloir dire les responsables locaux. Tout compte fait, des dizaines d'Oranais gardent intacts dans leurs consciences la mort et l'enterrement, à Alger, du géant de la chanson et musique oranaises, le défunt Ahmed Wahby. Aussi, les habitants de la deuxième capitale du pays ne sont pas près d'oublier de sitôt que la grande chanteuse Sabah Saghira est décédée dans un dénuement total. Au vu de toutes ces considérations, la capitale de l'Ouest se veut être aussi le carrefour des artistes puisqu'elle ambitionne, d'ores et déjà, de domicilier, l'année prochaine, la première édition du Festival du rire. Un aveu a été fait en ce sens par le président de la commission de la jeunesse et de la culture en déclarant publiquement que «la ville d'Oran renouera définitivement avec ses anciennes traditions culturelles». Pour revenir aux Journées du rire d'Oran, la manifestation a été marquée par le passage sur scène d'au moins une centaine de comédiens venus des quatre coins du pays tandis que le rideau a été baissé sous les rythmes des célèbres chansons de l'interprète de L'Espoir, le défunt cheb Hasni. Le reste des événements s'annonce varié et animé. D'illustres troupes et chanteurs se produiront dès aujourd'hui et ce, jusqu'au 25 du mois en cours. Les Raïna Raï sont impatiemment attendus ce jeudi tandis que la chanteuse marocaine, Zina Daoudia, s'est produite hier soir. Les inévitables Hachemi Djellouli, Tarik Chikhi, Abdellah Trekman et le vocaliste Kada Zina sont à pied d'oeuvre aux fins de satisfaire leurs fans qui ne cessent de les réclamer.