Trouver une place dans un bus n'est pas facile Faute de transports urbains dans la capitale, les usagers se rabattent sur les taxis clandestins aux tarifs ruineux. C'est devenu la règle d'or durant ce mois de Ramadhan: les stations de transport de la capitale sont désertées par les transporteurs urbains et suburbains à l'approche de la prière du Maghreb. Ce décor est le même partout. Des usagers qui s'impatientent sans que le moindre bus ne pointe à l'horizon. Une situation qui attire les taxis clandestins pour répondre aux besoins des voyageurs qui rencontrent de sérieuses difficultés, le soir, pour rentrer chez eux en raison du manque de moyens de transport. Face à une telle situation, le président de l'Union nationale des transporteurs privés (Untp), Kamel Bouhannaf, a appelé à une révision des lois régissant cette profession précisant que «cette anarchie est due au manque d'organisation et de concertation entre les parties concernées». Il a également préconisé la restauration du travail posté en vue de garantir un service ordinaire durant le mois de Ramadhan et la révision de la gestion des stations de transport des voyageurs affirmant que «les entreprises privées ne sont pas habilitées et ont montré leurs limites». Pour sa part, le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, Hocine Aït Braham a, indiqué que le secteur nécessitait une réorganisation, appelant à «la révision des lois le régissant et l'élaboration d'un nouveau cahier des charges». Il a, dans ce sens, indiqué que les chauffeurs de taxis refusent, dans certains cas, d'assurer les prestations aux citoyens en raison de l'ambiguïté des textes régissant la profession. Dans ce contexte, Aït Braham a souligné la nécessité de l'élaboration d'un nouveau plan de transport pour la capitale qui a connu, ces dernières années, une extension jusqu'à la limite des wilayas limitrophes, ce qui a incité les transporteurs à augmenter le tarif arrêté en 2003, a-t-il précisé. Pour sa part, le chef du service de transport urbain à la direction des transports de la wilaya d'Alger, Ali Mohamedi, a indiqué que la direction a arrêté un programme spécial pour tout type de transport durant le mois sacré de Ramadhan. Un «programme pris en charge par l'Entreprise de transport urbain d'Alger qui a prévu des bus pour la soirée», a-t-il précisé, ajoutant que «la direction a appelé les syndicats de transport urbain à assurer les prestations de transport jusqu'à 23h». S'agissant des infractions commises par les transporteurs privés, il a indiqué qu' «une commission de sanctions administratives siège chaque semaine au niveau de la direction pour examiner les plaintes adressées aux services de Sûreté et procède à la mise en fourrière des véhicules». Il a, toutefois, déploré le fait que certains citoyens s'abstiennent de déposer des plaintes auprès de la direction en cas de dépassement. Concernant les chauffeurs de taxi, M. Mohamedi a souligné que la plupart des plaintes adressées sont liées au refus de prestation de service qui est «inadmissible au regard de la loi», a-t-il dit. Par ailleurs, «depuis le mois de novembre 2009, la direction réceptionne les dossiers des personnes désirant exercer la profession de chauffeur de taxi en vue de renforcer le parc des taxis à Alger», a-t-il indiqué. En ce moment, les taxieurs font souvent défaut chauffeurs de taxi obligeant leurs clients à recourir à un autre moyen de transport. Pour constater la détérioration des prestations fournies par ces derniers, il suffit de se retrouver en fin de journée dans l'une des stations de transport de la capitale, en l'occurrence, Kherrouba, Tafourah, Place du 1er-Mai, place des Martyrs, Chéraga ou Ben Aknoun, pour se voir contraint de se déplacer à des prix impensables. Sinon, au-delà des taxi-clandestins qui tirent un grand profit du vide que laissent les transporteurs privés, c'est tout le mode de fonctionnement des moyens de transport privé qui est remis en cause.