Des avions turcs ont bombardé 28 objectifs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak lors des attaques menées jeudi en réponse à une embuscade des rebelles, ont annoncé les autorités militaires turques hier. L'aviation turque a lancé jeudi une opération contre 28 objectifs dans les régions de Qandil, Hakurk, Avasin-Basyan et Zap, dans le nord de l'Irak, selon un communiqué de l'état-major publié hier sur son site internet. D'autres bombardements avaient déjà eu lieu mercredi. En coordination avec l'aviation, l'artillerie turque a pilonné 96 autres objectifs dans la région. «Les objectifs étaient clairement identifiés comme des bases du PKK, et nous accordons toute l'attention nécessaire à la protection des civils», indique le communiqué. «Nous poursuivrons avec détermination nos opérations de lutte contre le terrorisme à l'intérieur et hors de nos frontières, selon les besoins militaires», est-il ajouté. Mercredi soir, l'aviation turque avait lancé des raids contre des caches de rebelles kurdes en Irak, les premiers depuis plus d'un an, après une embuscade sanglante des rebelles qui avait coûté la vie à neuf membres des forces turques à Cukurca, dans le sud-est de la Turquie. Les raids de jeudi ont répliqué à une seconde attaque des rebelles, qui a tué deux soldats dans la province de Siirt (sud de la Turquie), ont rapporté des chaînes de télévision. Cette escalade intervient après une réunion de près de cinq heures mercredi des autorités politiques et militaires turques autour du Conseil national de sécurité (MGK), qui se sont prononcés en faveur d'un durcissement contre le PKK. Le MGK, coordonné par le président turc Abdullah Gul, a préconisé une «meilleure coordination» des moyens militaires et policiers engagés pour lutter contre le PKK. La déclaration publiée au terme de la réunion appelle aussi les pays voisins de la Turquie «à prendre leurs responsabilités» pour éradiquer la présence de rebelles sur leur territoire, sans citer nommément un pays. Le PKK, né dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde, a pris les armes en 1984, ouvrant la voie à un conflit qui a fait plus de 45.000 morts depuis. Il est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et une bonne partie de la communauté internationale, dont les Etats-Unis. Selon Ankara, 2000 rebelles sont retranchés en Irak, d'où ils s'infiltrent en Turquie pour mener des attaques.