L'adoption d'une nouvelle résolution politique et le changement - radical - du bureau politique du FLN continuent de susciter la crainte d'une certaine classe politique, qui redoute, ainsi, le retour en force de l'ex-parti unique. Et pourtant, le FLN, version Benflis, n'a rien à voir avec le parti archaïque conduit d'une main tremblante par Benhamouda, depuis quelques années. En l'espace de quelques jours, le nouveau secrétaire général, M. Ali Benflis, a apporté le changement tant attendu par la base et les cadres modernistes du parti. Une révolution qui a même touché les statuts du parti, puisque Benflis a élargi le BP à 16 membres au lieu de 10, prévus par les textes du FLN. Le secrétaire général du FLN veut, ainsi, étendre les responsabilités et offrir à chaque membre plus de liberté d'action et de ton. Il est vrai qu'à l'approche des élections législatives, les missions programmées par Benflis dans le BP seront délicates et demandent à chaque membre une rigueur politique. En choisissant un bureau politique «jeune» constitué dans son ensemble d'universitaires, de cadres du parti et de parlementaires, Benflis veut d'abord reconstruire le FLN et casser cette image de parti vieillissant qui a vécu, depuis des années, dans le marasme politique. Concernant ses relations avec les autres partis et en particulier avec son allié révolutionnaire le RND, Benflis a été très clair: «Nous allons travailler avec tous les partis.» Il n'est pas exclu donc de revoir le FLN s'allier avec les partis islamistes pour contrecarrer un éventuel sursaut d'orgueil du RND, lors des prochaines échéances électorales. Mais, avant tout, le FLN a choisi les partis qui soutiennent les réformes et les efforts de paix initiés par le Président de la République, tels que le RND, le MSP et Ennahda. La coalition gouvernementale pourrait, à ce titre, être renforcée par l'arrivée d'autres partis. Les partis de l'opposition, en revanche, tels que El Islah, le FFS, le RCD ou encore le PT ne constituent pas les alliances sûres imaginées par Benflis. Le FLN préfère les alliances de proximité à celles politiques. Néanmoins, avec ce nouveau bureau politique, dont les missions seront distribuées la semaine prochaine, probablement vendredi, Benflis pourrait mener le FLN loin, encore plus loin, que les estimations données par certains observateurs politiques.