Enfin, c'est fini! Ne deviendra pas transporteur aérien en Algérie qui veut. Alors qu'auparavant la réglementation était très permissive, le Conseil de gouvernement y a mis le holà, mercredi dernier. Le communiqué, publié à l'issue de la réunion, indique que «les amendements introduisent plus de rigueur dans l'attribution des concessions d'exploitation des services de transport aérien». Jusque-là, la réglementation de l'aviation civile qui date de 1998 a permis «des situations dommageables» pour le pays. Des compagnies privées naissaient aussi vite qu'elles disparaissaient. Le ciel algérien, depuis son ouverture à la concurrence, n'était pas suffisamment protégé. Un registre du commerce et une convention d'affrètement suffisaient pour créer une compagnie aérienne et décrocher les autorisations de l'aviation civile. L'avant-projet d'ordonnance soumis au Conseil de gouvernement tente de remettre de l'ordre dans le secteur. Plusieurs compagnies privées ont par leur très courte durée de vie ou par une gestion condamnable, été à l'origine de la réaction du gouvernement. Maintenant que le soubassement juridique est plus strict pour la création de «compagnies aériennes de droit algérien», le gouvernement devrait aller au-delà et s'intéresser à la réciprocité des autorisations de vol accordées à l'étranger à nos compagnies. Des règles plus fines doivent être également mises en place contre les moyens détournés qu'utilisent certaines compagnies étrangères pour arracher des parts du marché algérien, notamment par des systèmes «de braderie» de correspondances dans le long courrier. Il est en effet plus que temps, de mettre en place les mécanismes nécessaires pour stabiliser, une fois pour toutes, le marché algérien de l'aérien. Le retour dans nos aéroports de compagnies étrangères, s'il est de bon augure, devrait aussi inciter nos décideurs à ne pas se laisser surprendre par la complexité de la guerre commerciale qui s'installera inévitablement. Les responsables du secteur des transports ne doivent pas perdre de vue le pavillon national. Il faut, pour cela, veiller au respect des règles de la concurrence la plus loyale possible. Le marasme international que vit le marché international ne peut qu'inciter les compagnies atteintes, à jouer toutes les cartes pour rafler le potentiel algérien, non affecté par la crise. Pour une des rares fois, notre gouvernement semble ne pas attendre que le ciel lui tombe sur la tête pour réagir. Et c'est tant mieux !