L'annonce a été faite, jeudi, à l'occasion d'une rencontre régionale organique du parti, tenue au théâtre régional Azzedine-Medjoubi de Annaba. La candidature de l'ex-chef de gouvernement a été confirmée officiellement à la faveur d'un point de presse animé par des membres du BP tenue quelques instants plus tard, au siège de la mouhafada d'Annaba. «Nous avons été contraints de prendre cette décision plus tôt que prévu», a expliqué Boudouda. C'est le voeu d'une base impatiente, mais également la conséquence du harcèlement et des agissements des dissidents et de leurs commanditaires. Plus d'un millier de militants de base des cinq wilayas de l'Est du pays (Annaba, Tébessa, Guelma, El-Tarf et Souk-Ahras) ont fait le déplacement pour prendre connaissance des nouvelles orientations de la direction politique du parti, ce qui constitue une réponse cinglante à une rencontre qui avait été organisée au même endroit, la semaine passée, par les détracteurs d'Ali Benflis. «La base de l'Est» a ainsi eu droit à la primauté de cette importante décision de la direction du parti qui met définitivement un terme à l'incertitude, en fait apparente, de la position du FLN vis-à-vis du grand rendez-vous électoral de 2004. Nul doute que le prochain congrès extraordinaire du parti, qui devait, officiellement, trancher cette question, ne sera qu'une simple formalité au cours duquel sera entérinée, sans difficulté, la présente décision du BP. «Benflis président» est désormais le nouveau slogan du parti, d'ici à l'échéance électorale. «Benflis est le candidat du FLN pour la présidentielle et n'en déplaise aux opposants et aux autres», lancera d'un ton sentencieux Boudouda devant une salle archicomble, totalement acquise à la ligne Benflis et aux résolutions du 8e congrès. Le doute n'étant plus possible et le suspense levé, l'obligation de réserve des uns et des autres parmi les responsable du FLN n'est plus de rigueur. L'exemple en sera d'ailleurs donné, ce jeudi, par Noureddine Taleb, membre du CC et néanmoins ministre, chargé des relations avec le Parlement. L'avocat et ex-bâtonnier n'ira pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer la décision de limogeage de l'ancien Chef du gouvernement, qu'il qualifie lors de sa «plaidoirie», de «contraire aux us et pratiques politiques démocratiques». Le chef d'un parti majoritaire mérite plus d'égard. Ce dernier appellera, aussi, la base à «la résistance» en donnant l'exemple de ses collègues au gouvernement qui sont restés fidèles au parti et à son chef et qui se disent «prêts à abandonner leur fauteuil ministériel au risque de pointer au chômage.» Taleb dira, à propos des communiqués et autres documents opposés au FLN au ministère de l'Intérieur dans le but de remettre en cause la validité du 8e congrès, qu'ils «ont été écrit à Téhéran et traduits à El-Mouradia». Avant d'ajouter: «On s'attaque au FLN, car c'est avec ce parti que le futur Président sera ou ne sera pas élu.» Le député de Souk-Ahras, Sadek Bouguettaya, et le membre du BP, Mabrouk Fassi, réitéreront les positions du parti et appelleront la base à la mobilisation. Les travaux de cette rencontre régionale seront couronnés par l'adoption d'une motion de soutien aux résolutions du 8e congrès et à la candidature de Ali Benflis à la prochaine élection présidentielle.