A travers la publication des avant-projets de loi, le patron de l'Intérieur a pu sonder l'opinion de la classe politique. Le ministre de l'Intérieur met fin à la polémique. Suite aux réactions des partis politiques sur les nouveaux projets de loi, Daho Ould Kablia tente de calmer les esprits. «La révision de la loi électorale et celle sur les partis politiques et les associations n'est pas encore terminée», a affirmé le patron de l'intérieur dans une déclaration accordée, mardi dernier, au site électronique TSA. Se voulant rassurant, le ministre dira: «Les amendements apportés aux projets de loi électorale et de celui sur les partis politiques ne sont pas définitifs. Le ministère s'attelle toujours à amender ces projets de loi pour les soumettre à débat au niveau du gouvernement». Pour lui, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Son département revoit certaines dispositions avant de présenter la mouture finale au Parlement. Au sujet de la loi sur les partis politiques, le ministre a expliqué qu'elle contient 98 articles en précisant qu'entre 15 et 25 articles ont connu à chaque fois des changements. «Les projets de loi qui ont été publiés (par la presse) ne sont pas définitifs», certifie le ministre en guise d'assurance. Certaines dispositions du projet de loi sur les partis politiques comme celle relative à la limitation des mandats de chefs de partis politiques ont suscité une vive polémique au sein de la classe politique. Au lendemain de la publication des projets de lois, certains partis ont affiché leur mécontentement. L'opposition n'a pas été la seule à critiquer le contenu. Le cri est venu même des partis de l'Alliance présidentielle. Le FLN et le MSP n'ont pas tardé à manifester leur mécontentement. Ils ont rejeté l'ingérence de l'administration dans les affaires internes des partis politiques. En réponse aux commentaires des uns et des autres, Daho Ould Kablia a rappelé que ces dispositions ne sont pas définitives sans toutefois révéler le contenu du projet de loi sur les partis. Le département de l'intérieur a tranché par la négative la question du retour du parti dissous, l'ex-FIS. Ould Kablia a fermé définitivement la porte à la renaissance du FIS dissous sous un nouveau sigle. Le président du Sénat, Abelkader Bensalah, l'a certifié au début des consultations politiques. «Les tenants de la violence seront exclus», a martelé M.Bensalah au premier jour des consultations sur les réformes politiques. A travers la publication des avant-projets de loi, le patron de l'intérieur a pu sonder l'opinion de la classe politique. Daho Ould Kablia va rectifier le tir pour éviter une éventuelle confrontation au sein de l'Assemblée nationale. Son département travaille d'arrache- pied pour être dans les délais. La loi électorale, la loi sur les partis et celles sur les associations, trois gros dossiers qui risquent de chambouler complètement la carte politique. Le département de l'intérieur n'est pas le seul à revoir sa copie. Le Premier- ministre a chargé même le ministre de la Communication de faire une deuxième lecture du Code de l'information. Ces projets seront au menu du Conseil des ministres qui se tiendra probablement dimanche prochain. Au sein du gouvernement, c'est le branle-bas de combat. L'équipe Ouyahia multiplie ses réunions de travail pour finaliser ses dossiers. Le Premier ministre poursuivra aujourd'hui et samedi ses réunions pour mettre les dernières retouches. En plus des projets de réformes, il présentera le projet de la loi de finances 2012, accompagné d'un rapport détaillé sur la situation sociale.