Depuis leur affectation à leurs nouveaux postes de travail dans le cadre du service civil, les nouveaux médecins assistants réclament leurs salaires. Une situation des plus insoutenables surtout en cette période de vacances, du Ramadhan, de l'Aïd et de la rentrée sociale. «J'ai été affecté ici, à Thénia, dans la wilaya de Boumerdès depuis presque 4 mois. Logiquement, la décision de ma nomination à mon nouveau poste devrait déjà être établie pour pouvoir être payé, mais jusqu'à ce jour, aucune nouvelle», a déploré le Dr W.N. médecin spécialiste en pédiatrie. Visiblement, ce cas n'est pas isolé. On ne détient malheureusement pas de chiffres officiels de ceux qui vivent la même situation, mais une chose est certaine, ils sont nombreux puisque nous avons reçu les mêmes doléances de la part d'autres spécialistes nouvellement installés dans différentes institutions hospitalières à travers les quatre coins du pays. «Je suis seule dans la wilaya de Naâma et je me retrouve à faire des prêts ici et là pour pouvoir subvenir à mes besoins, ici, loin de mes proches. Il va falloir que cette situation soit définitivement réglée», réclame une jeune spécialiste en gynécologie, obstétrique. Ils étaient plus de 1800 à décrocher leur diplôme d'études médicales spécialisés (Dems) en décembre 2010 et en session de rattrapage en avril 2011. Juste 543 d'entre eux ont pu être affectés à leurs nouveaux postes de travail à travers le territoire national et ce, parce que le ministère des Finances n'a pu accorder plus de postes budgétaires au ministère de la Santé. La plupart de ces spécialistes sont déjà engagés. Ils étaient obligés d'y emmener leur petite famille mais leur situation, depuis 4 mois, est infernale. «Ce qui est le plus décevant, c'est que nous avons essayé d'avoir une explication auprès de notre ministère de tutelle, mais à ce jour, aucune réponse ni prise en charge sérieuse du problème n'ont été faites», souligne le Dr W.N. A notre tour, nous avons tenté de joindre le ministère de la Santé, mais toutes nos tentatives étaient vouées à l'échec. «Je confirme que les nouveaux médecins spécialistes n'ont pas encore perçu leurs salaires. Cette question est à l'ordre du jour, du moins pour notre établissement et sera réglée incessamment», a rassuré un responsable de l'un des CHU de la wilaya d'Alger, voulant garder l'anonymat. Ces spécialistes qui étaient, avant de décrocher leur diplôme, pris en charge par le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) envisagent de s'organiser en collectif similaire afin de pouvoir défendre leurs droits, a-t-on appris auprès de quelques-uns, décidés à ne pas lâcher prise. La rentrée sociale s'annonce difficile pour le ministère de la Santé, déjà que beaucoup d'autres problèmes connus durant l'année précédente ont marqué un temps de pause, avec cette nouvelle crise, le département d'Ould Abbès aura sérieusement fort à faire.