La secrétaire générale adjointe des Nations unies a réaffirmé l'engagement de l'organisation à lutter contre le terrorisme après l'attaque sanglante contre le siège de l'ONU à Abuja, où elle entamait une visite hier. La secrétaire-générale adjointe des Nations unies a rencontré hier le président nigérian après avoir réaffirmé l'engagement de l'ONU à combattre le terrorisme à la suite de l'attentat suicide qui a fait 23 morts au siège de l'ONU à Abuja. Dépêchée par son chef Ban Ki-moon après l'attaque de vendredi dans la capitale nigériane, Mme Asha-Rose Migiro a eu un entretien de 20 minutes avec le chef de l'Etat Goodluck Jonathan. «Nous examinons de façon approfondie ce qui s'est passé, comment cela s'est passé et comment nous devrions renforcer nos mesures de sécurité», a-t-elle déclaré à des journalistes à l'issue de la rencontre. Plus tôt, Mme Migiro avait déposé des gerbes de fleurs au pied du QG éventré de l'ONU et observé une minute de silence. «C'est une attaque contre la paix mondiale et contre l'humanité parce que ceux qui travaillent ici proviennent de différents pays», a-t-elle dit. Cela ne fera que «renouveler notre détermination à combattre le terrorisme dans toutes ses ramifications», avait-elle affirmé à son arrivée à Abuja samedi. L'attentat a fait «23 morts, 81 blessés», selon un nouveau bilan communiqué hier par un porte-parole onusien, Martin Dawes. Un précédent bilan de l'agence nationale de secours d'urgence (Nema) faisait état d'au moins 19 morts. Mme Migiro a aussi rendu visite à des survivants à l'hôpital national d'Abuja. Elle devait rencontrer dans l'après-midi des employés de l'ONU dans un grand hôtel de la ville. Gregory Starr, responsable de la sécurité de l'ONU est également arrivé à Abuja où il doit enquêter sur les conditions de l'attaque. Le kamikaze, en voiture, est parvenu à franchir deux portails gardés avant d'activer ses explosifs en percutant la façade de l'immeuble où travaillaient environ 400 personnes pour de nombreuses agences onusiennes. Des enquêteurs du FBI ont aussi été envoyés au Nigeria, où beaucoup se demandent comment un tel attentat a été possible contre une enceinte très sécurisée. L'immeuble de plusieurs étages a été soufflé et il s'agit de l'une des pires attaques subies par l'ONU. Un homme affirmant parler au nom de la secte islamiste nigériane Boko Haram a revendiqué vendredi soir l'attentat, mais ses propos n'ont pu être vérifiés de source indépendante et la police ne privilégiait aucune piste. Des analystes ont jugé possible qu'une faction du groupe soit impliquée mais ont souligné qu'il était trop tôt pour l'affirmer. Boko Haram, dont une insurrection en 2009 avait été violemment réprimée par les forces de l'ordre, avec plus de 800 morts en quelques jours, a multiplié depuis un an les attaques contre des postes de police, des patrouilles de l'armée ou des responsables politiques ou religieux. Ses actions sont devenues plus sophistiquées, avec des bombes activées à distance, et une multiplication d'indices a fait craindre ces derniers mois des liens avec des groupes terroristes extérieurs comme la branche maghrébine d'Al Qaîda (Aqmi), active au Niger voisin. Boko Haram, qui a revendiqué un attentat à la voiture piégée contre le QG de la police à Abuja en juin (au moins deux morts) n'a jusqu'à présent jamais pris pour cible une organisation internationale. La police est en état d'alerte sur l'ensemble du territoire depuis l'attaque et la capitale fédérale est quadrillée par des patrouilles, de jour comme de nuit. La plupart des attaques menées par Boko Haram ont eu lieu dans le nord. Le groupe, basé dans le nord-est, veut instaurer un Etat islamique au Nigeria.