Le secrétaire général des Nations unies a affirmé avoir eu un « entretien positif » avec le président Bouteflika sur la coopération internationale dans la lutte antiterroriste. L'Organisation des Nations unies (ONU) ne fermera pas ses agences en Algérie. Le secrétaire général de cette organisation mondiale, Ban Ki-moon, l'a affirmé lors de sa visite, mardi dernier, à Alger : « Nous ne sommes pas intimidés par les attentats terroristes, toutes les agences de l'ONU vont continuer leur travail en Algérie. » Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui ont perdu leur siège dans les attentats du 11 décembre (lesquels attentats se sont soldés par une soixantaine de morts et une centaine de blessés dont 17 employés de l'ONU), ont ouvert provisoirement des bureaux au niveau notamment d'un grand hôtel à Alger. Ban Ki-moon a discuté avec les dirigeants algériens de la nécessité de trouver rapidement un nouveau siège sûr et bien sécurisé pour le HCR et le PNUD afin qu'ils puissent reprendre pleinement leurs activités. Selon lui, l'ONU ne réduira pas son personnel accrédité en Algérie. Le secrétaire général des Nations unies a été reçu par le président Bouteflika avec lequel il a affirmé avoir eu un « entretien positif » sur la coopération internationale dans la lutte antiterroriste. Au sortir de son audience avec le chef de l'Etat, M. Ban Ki-moon a déclaré à la presse que son organisation travaillera de « manière étroite » avec l'Algérie pour combattre le terrorisme international. « Nous avons décidé, a-t-il dit, de travailler de manière étroite pour combattre le terrorisme international. » Il est clair pour lui que le terrorisme est « un phénomène inacceptable, un crime contre l'humanité et ne sera jamais justifié ». La solution, à ses yeux, est de conjuguer les efforts de toutes les nations pour arriver à son éradication. Ce diplomate sud-coréen n'a pas hésité à réitérer, à cette occasion, son soutien et celui des Nations unies au gouvernement et au peuple algériens dans leur lutte « noble et difficile » contre le terrorisme. Il dit être « reconnaissant à la coopération et la participation très actives de l'Algérie à l'agenda de l'ONU ». M. Ban Ki-moon a abordé lors de son entretien avec le président Bouteflika « le partenariat et la coopération entre l'ONU et le gouvernement algérien ». Mais aussi il a évoqué la question du Sahara occidental, les changements climatiques et les problèmes de l'émigration. Le secrétaire général de l'ONU s'est rendu dans la même journée sur les lieux de l'attentat de Hydra, sur les hauteurs d'Alger. Accompagné par le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, M. Ban Ki-moon a eu à constater de visu l'ampleur des dégâts. Il a ensuite rencontré le personnel de l'ONU en Algérie (50 environ) et les familles des victimes des attentats du 11 décembre. Se déclarant être toujours « sous le choc », Ban Ki-moon qualifie de « drame immense » le double attentat suicide du 11 décembre et insiste, dans un point de presse à l'aéroport international d'Alger, sur le fait que le terrorisme n'est pas un phénomène propre à un Etat ou à une région déterminée, mais il s'agit d'une menace globale nécessitant un effort global et concerté de toute la communauté internationale. « L'impact a été terrifiant », a-t-il noté. Le SG de l'ONU regrette cependant que des moyens de communication aussi performants que l'internet deviennent des outils de propagande utilisés par les terroristes. Revenant sur une éventuelle définition précise et unique du terrorisme, M. Ban estime que le temps n'est pas opportun pour parler de telles questions. Pour lui, une telle question nécessite « une convention globale » de lutte contre le terrorisme, soulignant au passage que la communauté internationale a beaucoup souffert des affres du terrorisme transnational.