Contrairement aux années précédentes, le gouvernement sera appelé à être au four et au moulin Avec un calendrier chargé de rendez-vous importants, le gouvernement va courir plusieurs lièvres à la fois. Le gouvernement va-t-il réussir la rentrée sociale? Des attentes sont affichées sur tous les plans. Politique, social, économique et même sécuritaire. La feuille de route du gouvernement, en ce début septembre, s'annonce vraiment chargée. L'équipe Ouyahia sera encombrée par le nombre des dossiers à gérer. Le pire, aucun dossier ne peut rester à la traîne. Tous sont prioritaires. Réformes politiques, rentrée scolaire et universitaire, tripartite, sont autant de chantiers lourds en attente de démarrage. Contrairement aux années précédentes, le gouvernement sera appelé à être au four et au moulin. Après plusieurs réunions de travail, l'équipe Ouyahia va multiplier ses sorties sur le terrain. Tous les ministres seront mobilisés. De l'intérieur en passant par l'éducation, l'enseignement supérieur à l'emploi, les finances, le logement et la santé, les membres du gouvernement seront appelés à carburer à plein régime. La tâche est loin d'être facile pour eux. Avec tous les signes qui se manifestent un peu partout, la tension sera difficile à faire baisser. Sur le plan politique, le chantier des réformes met en branle la scène nationale. Le passage des projets de loi portant sur les réformes ne sera pas sans bruit. Le débat promet d'être houleux. Les partis politiques commencent déjà à afficher mine grise. La publication des avant-projets de loi a fait un grand tapage. La loi électorale, la loi sur les partis politiques et sur les associations, le code de l'information ont fait l'objet de critiques. De plus, ce n'est pas uniquement l'opposition qui s'est manifestée. Des partis de l'Alliance présidentielle ont vivement dénoncé l'attitude de l'administration en rejetant ses propositions. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a réagi pour apaiser la tension. «Les textes de projets de loi ne sont pas encore finalisés», a affirmé Daho Ould Kablia en guise d'assurance. Ce dernier a été prié de revoir ses copies avant de les présenter à l'APN. La classe politique sera-t-elle satisfaite? La température ne sera pas vraiment clémente lors des débats. L'examen des projets de loi offre une opportunité à la classe politique de vider son sac. Sur le plan social, c'est le bouillonnement. Des mouvements de grève sont annoncés. Le secteur de l'éducation sera le premier concerné. Les syndicats de l'éducation promettent de paralyser l'école dès la rentrée. Le personnel de l'administration envisage de renouer avec les grèves. La Fédération nationale des fonctionnaires du secteur des communes (Fnfc) promet de bloquer l'administration pendant cinq jours dès le début du mois prochain. La santé risque de connaître des troubles. Certains résidents refusent de renoncer à la grève. Ce vacarme affectera aussi le département de la justice. Les robes noires ne veulent pas se laisser faire. Elles comptent investir le terrain dès le début septembre pour exiger le retrait du statut de l'avocat qui est au niveau de l'Assemblée populaire nationale. Sur le plan économique, le grand rendez-vous de la tripartite constitue un casse-tête chinois pour le gouvernement. Le dossier sensible des salaires sera sur la table. Fixée pour le 30 septembre prochain, la tripartite est attendue avec impatience par le monde des travailleurs. Laminés par les fêtes successives, les travailleurs espèrent une éventuelle augmentation de leurs salaires. Le gouvernement leur fera-t-il un cadeau? Cette question ne dépendra pas uniquement de lui. Des concertations sont en cours avec les syndicats et le patronat pour aboutir à un consensus. Afin d'apaiser le front social, le gouvernement sera obligé de se montrer généreux. Un autre défi attend le gouvernement. Sur le plan sécuritaire, la situation n'est pas reluisante. La recrudescence des actes terroristes et les événements en Libye compliquent davantage la tâche du gouvernement. Ce dernier prépare la rencontre sur le terrorisme dans les pays du Sahel à laquelle seront conviées les grandes puissances. Avec un calendrier chargé de rendez-vous importants, le gouvernement va courir plusieurs lièvres à la fois. Il s'agit de savoir si ce dernier va satisfaire ou non toutes les attentes? Attendons pour voir.