Submergé par les dossiers des réformes politiques et ébranlé par le front social, l'Exécutif n'arrive plus à joindre les deux bouts. C'est l'embarras total. L'équipe Ouyahia ne sait plus où donner de la tête. Submergée par les dossiers des réformes politiques et ébranlée par le front social, elle n'arrive plus à joindre les deux bouts. «Nous sommes débordés», a confié un membre du staff gouvernemental qui se plaint de fatigue. Et d'ajouter: «Nous avons un calendrier bien chargé». La même source indique que le gouvernement a multiplié ses réunions ces derniers temps. Pour les mois à venir, l'équipe Ouyahia a beaucoup de pain sur la planche. Elle doit courir plusieurs lièvres à la fois. Que ce soit sur le plan politique, économique ou social, le travail est énorme. Sur le plan social, ça bouillonne dans tous les sens. L'enseignement supérieur, la santé, la justice, l'habitat et les collectivités locales, aucun secteur n'est épargné. Les mouvements de protestation se multiplient. Malgré les mesures prises par le chef de l'Etat et les promesses des ministres, le front social reste marqué par les tensions. Le malaise qui ronge la société tracasse sérieusement le gouvernement et complique davantage sa mission alors qu'il est appelé à faire d'autres concessions pour le front social. Lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l'Etat a chargé son gouvernement de diligenter les chantiers ouverts, comme l'allègement des procédures administratives afin d'améliorer la prise en charge des citoyens. Il a également instruit l'Exécutif de lui rendre des comptes à la fin du semestre en cours. Le gouvernement aura donc à élaborer un certain nombre de recommandations qui seront présentées en Conseil des ministres vers la fin juin. Au plan politique, l'Exécutif est appelé à conduire les différents chantiers énoncés par le chef de l'Etat. Il s'agit, entre autres, de la révision de la Constitution, de la loi électorale, de la loi sur les partis politiques, les associations et le Code de l'information. Un chantier reste prioritaire, la Constitution, pour lequel le chef de l'Etat a chargé le gouvernement de proposer un projet de réglementation permettant de consolider une démarche dans laquelle la Commission nationale consultative chargée de la protection et de la promotion des droits de l'homme (Cncppdh) conservera naturellement le rôle que lui confère la loi. En parallèle, le gouvernement doit préparer les autres dossiers faisant partie des réformes. Toutefois, note-t-on, le gouvernement est tenu par le facteur temps. Le chef de l'Etat lui a tracé un calendrier de travail. Selon le Président Bouteflika, le gouvernement est tenu de diligenter la préparation des projets de lois découlant de ces réformes, afin de pouvoir les présenter au Parlement au fur et à mesure de leur finalisation. «En tout état de cause, la totalité de ces projets devra être sur le bureau de l'Assemblée populaire nationale au plus tard, au début de sa prochaine session d'automne, afin qu'ils soient tous débattus et votés par l'actuelle Assemblée», a indiqué le communiqué de la Présidence. Le président de la République veut aussi en finir avec le phénomène de la bureaucratie. «Les relations entre l'administration et les citoyens devront impérativement être améliorées, en faisant reculer la bureaucratie, en mettant un terme aux dysfonctionnements de l'administration, et en rétablissant le service public», a-t-il martelé. Le gouvernement aura donc pour mission de «réhabiliter» le comportement de l'administration. «Le gouvernement est requis pour mettre au point une nouvelle procédure qui renforcera la transparence et l'équité dans l'accès des citoyens aux aides publiques, au logement et à l'attribution du logement public locatif», indique le communiqué de la Présidence. Ce n'est pas la seule tâche. Le gouvernement aura également comme mission de relancer le développement économique. L'Exécutif sera-t-il à la hauteur? En tout état de cause, la tâche est loin d'être facile. Si le gouvernement échoue encore une fois, il ne sera sans doute pas ménagé.