Et ça repart avec les grandes désillusions car le nul ramené de Tanzanie est loin d'être un résultat positif pour une équipe mondialiste. C'est presque sans réaction et surtout, avec beaucoup de détachement que des millions d'Algériens ont accueilli, samedi dernier la non- qualification de l'EN à la prochaine CAN, prévue pour janvier 2012, conjointement au Gabon et en Guinée équatoriale. D'ailleurs, une fois n'est pas coutume. Lors de la retransmission en direct sur l'Entv du match Tanzanie-Algérie, dès l'ouverture du score en première mi-temps par les Tanzaniens, la cause était quelque part déjà entendue, d'autant plus que les ruelles de plusieurs quartiers de la capitale étaient de nouveaux bondées de monde. Pourtant, des millions d'Algériens qui croyaient toujours en un possible sursaut d'orgueil des Verts, s'étaient tous précipités chez eux comme un seul homme, pour suivre avec beaucoup d'intérêt, la première sortie officielle des Fennecs, version Vahid Halilhodzic. Mais une fois de plus, les Ziani, Matmour, Laïfaoui, Medjani, Belhadj et autres Lacen, sans parler du nouvel attaquant de pointe Benyamina, n'ont finalement été que l'ombre d'eux-mêmes. Le scénario de Marrakech a d'ailleurs failli se reproduire, samedi passé à Dar Essalem, si le portier des Verts Raïs M'Bolhi ne s'était pas interposé avec brio, comme pour se racheter de sa monumentale bourde commise sur le but inscrit par ce diable de Samata. L'attaquant du TP Mazembe s'est en effet avéré à lui seul un véritable poison pour la défense algérienne, au sein de laquelle seul Mesbah a une fois de plus tiré son épingle du jeu. Halilhodzic, qui avait d'ailleurs passé la plupart du temps à ronger ses ongles en première période de jeu, tellement les Verts paraissaient incapables de garder le ballon, et commettaient erreur sur erreur, au niveau des trois secteurs de jeu, semblait de plus en plus inquiet au fil des minutes. L'équipe alignée pour la circonstance par le nouveau coach de l'EN, a encore terriblement déçu sur tous les plans. Optant pour un jeu très approximatif, notamment à l'approche des buts adverses, les Verts ont surtout manqué de percussion et d'imagination. Rien n'a fonctionné durant la quasi-majorité des quarante-cinq premières minutes de jeu livrées par les Fennecs, à telle enseigne que ces derniers n'attendaient plus que la pause pour mettre fin à un supplice que rien ne semblait pourtant prévoir. Les visages étaient vraiment hagards dans le camp des Algériens, au moment où les joueurs rejoignaient le vestiaire. Un fiasco général une fois de plus et face auquel le coach Vahid Halilhodzic a certainement essayé tant bien que mal d'y remédier pendant la pause. Un court instant de répit pour une Equipe nationale dont la plupart des joueurs étaient vraiment complètement hors coup, tant physiquement que tactiquement. Il fallait donc impérativement sauver les meubles en seconde mi-temps, et une fois n'est pas coutume, l'égalisation algérienne s'est produite de manière inattendue par le biais du revenant Ameur Bouazza, celui-là même qui avait crucifié les Eléphants de la Côte d'Ivoire, en janvier 2010 en Angola. Un but égalisateur presque tombé du ciel et qui a eu pour effet de faire enfin remonter sur le terrain, des Verts jouant pourtant sans véritable conviction. Un court feu de paille en réalité, puisque durant le dernier quart, les protégés du coach Poulsen ont maintes fois eu au bout du pied la balle du K.O, tellement l'arrière- garde de l'EN était une fois de plus, complètement dépassée par la vivacité des attaquants tanzaniens. Un véritable miracle si l'EN n'a pas concédé un second but. Pis, l'ultime balle du match était dans les pieds de Ghezzal, mais ce dernier s'est encore montré incapable de faire la décision, et ce, pour le plus grand désarroi du coach Halilhodzic. Il est vrai que ce dernier s'est par la suite montré très indulgent avec l'équipe alignée par ses soins, en déclarant après le match que son équipe avait finalement réussi à se procurer plusieurs occasions pour scorer et que le but inscrit par Bouazza pourra provoquer à l'avenir un premier déclic psychologique. Cependant, aux yeux des millions d'Algériens, l'EN est aujourd'hui bel et bien éliminée sans gloire de la prochaine CAN, et il est plutôt devenu impératif de tourner la page. N'est-ce pas Madjid Bougherra qui a déclaré quelques heures seulement après ce dernier match nul qui scellait définitivement le sort des Verts, qu'il fallait désormais tout reprendre à zéro?