Avant de se rendre en Roumanie, mardi, Laurent Blanc s'interroge sur la complémentarité de ses joueurs offensifs. Cadres dans leurs clubs, ils peinent à trouver leur place en sélection, à l'exception de Benzema. Malouda pourrait être le premier à en faire les frais. Mais peut-être pas le dernier. "Je sais comment je vais jouer. Mais je n'ai peut-être pas trouvé les joueurs pour le faire". Une petite phrase lâchée par Laurent Blanc samedi en conférence de presse mais passée presque inaperçue. Pourtant, elle en dit long sur le principal problème qui doit hanter les nuits du sélectionneur: l'animation offensive. Après l'Albanie, à l'exception de M'Vila, il a surtout souligné les performances de Benzema et Lloris. "Les deux extrêmes. Ça veut dire qu'il y a des progrès à faire dans le jeu", en déduisait-il. Entre les deux, il y a un vide que le quatuor offensif Ribéry-Nasri-Malouda-Benzema, aligné pour la quatrième fois seulement, n'est pas vraiment parvenu à combler. "Quand les joueurs doivent être plus performants, on se demande s'ils sont complémentaires", s'interroge donc le sélectionneur. Benzema a lui-même plaidé dans Téléfoot pour "améliorer la relation entre les milieux de terrain et les attaquants. Il faut jouer davantage ensemble." Pour Blanc, le noeud du problème se situe au milieu de terrain. "Quand tu as trouvé ton milieu et qu'il fonctionne bien, ça t'enlève une bonne épine du pied, rêve-t-il. Mais dans ce domaine aussi, on est en construction". Et les chantiers ne manquent pas. Malheureusement, il a les mains liées par les absences qui réduisent ses options, lui qui aimerait "travailler dans la continuité". Mais l'équipe de France va surtout devoir se trouver un meneur de jeu. En l'absence de Gourcuff, le rôle devait naturellement revenir à Samir Nasri. Trop haut ou trop bas, absent des tâches défensives, ce dernier a déçu en Albanie. Mais Blanc s'interroge d'abord sur son positionnement. "Je suis très curieux de voir comment il se positionne avec Manchester City, dit-il. Je ne serais pas étonné qu'il joue sur un côté. La vraie problématique autour de Nasri est peut-être surtout liée à son positionnement." Dans le même temps, il souligne l'émergence de Marvin Martin dans un registre plus proche d'un Xavi ou d'un Iniesta. "Il a les mêmes qualités footballistiques, estime-t-il. De part son gabarit, il a une facilité à se mettre rapidement face au jeu. Il voit vite, avant de recevoir le ballon." Nasri peut-il avoir ce rôle? "Je n'en suis pas sûr", assène-t-il. Pourtant, c'est bien le Citizen qui devrait avoir les rênes de l'équipe mardi. Avant de se rendre en Roumanie, ce mardi, Laurent Blanc s'interroge sur la complémentarité de ses joueurs offensifs. "Quand je viens en équipe de France, c'est pour jouer à gauche", revendique Frank Ribéry. Titulaire à droite à Tirana, Malouda est moins affirmatif mais le message est le même: "J'ai aussi mon poste préférentiel. Je joue où on me dit de jouer. Mais moi aussi j'aime bien jouer à gauche". "S'il faut trancher, je trancherai", a assuré Blanc. Il semble l'avoir fait. En Roumanie, il devrait aligner un vrai spécialiste du poste à droite avec Loïc Rémy (12 sélections) ou Mathieu Valbuena (8). Un profil davantage offensif pour le premier qui était déjà titulaire et buteur face au Chili (1-1) au mois d'août à Montpellier. A terme, pourquoi ne pas également décaler Nasri à droite et offrir le poste de meneur à Martin? Si Nasri évolue toute la saison à ce poste avec City, Laurent Blanc sera forcément amené à se poser la question.