Le feuilleton continue Les huit travailleurs ont décidé de ne pas rester les bras croisés après cet acte qu'ils qualifient de «hogra». Sans directeur depuis un mois, le Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou continue à se débattre dans des problèmes. Au moment où l'Etat, à son plus haut niveau, fournit des efforts afin d'assurer un poste de travail à un maximum d'Algériens, au Théâtre régional de Tizi Ouzou, huit travailleurs, dont la majorité sont comédiens, ont été suspendus la semaine dernière pour avoir refusé le diktat et la médiocrité. Il s'agit de travailleurs qui ont osé dénoncer un certain nombre d'anomalies dans le fonctionnent dudit théâtre, à commencer par la désignation d'un dessinateur (ex-enseignant de dessin au CEM de Tadmaït) à la tête de cette structure, après le limogeage du metteur en scène chevronné et également enseignant à l'Institut des arts dramatiques de Bordj El Kiffan Ahmed Khoudi. L'ex-enseignant de dessin se présente actuellement en qualité de directeur du Théâtre régional de Tizi Ouzou bien qu'il n'occupe de surcroît que le poste d'ordonnateur par intérim. Les huit travailleurs suspendus du Théâtre régional Kateb-Yacine ont décidé de ne pas rester les bras croisés après cet acte qu'ils qualifient de hogra. Ils menacent ainsi de recourir à une grève de la faim dans la mesure où les choses ne rentreraient pas dans l'ordre dans les meilleurs délais. Dans un communiqué adressé à notre bureau de Tizi Ouzou, les concernés soulignent: «Le mardi 6 septembre, des comédiens et des techniciens du Théâtre régional de Tizi Ouzou ont été suspendus de leur fonction et sont menacés de licenciement. Pourquoi? Parce que nous avons dénoncé à travers une pétition signée par trente-deux travailleurs du Théâtre régional les agissements indignes, provocateurs et humiliants d'un cadre dirigeant du théâtre. Pour des raisons que nous ignorons, ce cadre dirigeant bénéficie de la protection et de la bienveillance des responsables locaux de la culture alors qu'il est à l'origine du marasme que vit actuellement notre établissement. Au lieu de répondre aux doléances de trente-deux travailleurs, le directeur de la culture et l'ordonnateur du théâtre nous ont fait subir les pires pressions, harcèlements et menaces de licenciement si nous ne renoncions pas notre propre pétition.» Les comédiens et travailleurs suspendus ajoutent qu'aujourd'hui, «ils ont mis leurs menaces à exécution en suspendant sept d'entre nous (le huitième l'ayant été plus tard, Ndlr)». Les victimes de cette purge précisent: «Face à cette décision arbitraire, nous avons décidé de ne pas nous taire et de défendre notre droit au travail dans la dignité.» Ils révèlent en outre: «Depuis la désignation d'un nouvel ordonnateur, nous ne savons plus qui dirige ce théâtre, l'ordonnateur du théâtre ou bien le directeur de la culture qui est aussi président du conseil d'administration de notre établissement. Ce dernier va jusqu'à outrepasser ses droits en assistant par exemple à la dernière réunion du comité artistique du Trto. Nous refusons d'être humiliés, nous voulons travailler dans la dignité.» Les concernés nous ont confié qu'afin de se faire entendre, ils contacteront cette semaine le président de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, M.Mahfoud Bellabas. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a été aussi saisie par email au sujet de cette cacophonie au théâtre. Soulignons que dans le cadre de la chasse aux compétences dans le secteur de la culture à Tizi Ouzou, M.Aït Mouloud ayant déjà activé dans le domaine théâtral avec Kateb Yacine, à Alger et à Sidi Bel Abbès, a été également «chassé» de son bureau et déchu de ses prérogatives. Des travailleurs du Théâtre régional de Tizi Ouzou ayant entrepris des démarches pour la création d'un syndicat afin de faire face à cette dictature ont été tout simplement suspendus. Dans les décisions de suspension, aucune indication ne précise les motifs de ces mesures.