Hormis la Maison de la culture où se produisent, occasionnellement, quelques troupes, les autres espaces ont quasiment rompu avec cette tradition. À quand un théâtre régional à Tizi Ouzou ? Cette question revient très souvent à chaque manifestation culturelle ou festival de théâtre. D'ailleurs cette revendication est portée particulièrement par l'association culturelle Amezgoun n'Jerjer (ou théâtre du Djurdjura) — association spécialisée dans le domaine théâtral — initiatrice d'un festival national du théâtre d'expression amazigh organisé chaque année à Tizi Ouzou. Cette association présidée par Hammar Mokrane, auteur de plusieurs pièces de théâtre, prépare d'ores et déjà la 7e édition dudit festival. Elle en fait comme un cheval de bataille la création d'un théâtre régional à Tizi Ouzou depuis plusieurs années. S'exprimant sur les ondes de la radio chaîne II, lors de l'émission “Tala ugelil” consacrée au théâtre animée par Hassan Metref, le président de l'association Amezgoun n'Jerjer, Hammar Mokrane en l'occurrence, insiste sur “l'urgence d'un théâtre régional à Tizi Ouzou”. Les raisons avancées par l'orateur reposent sur le fait qu'il existe, selon lui, beaucoup de potentialités dans le domaine du théâtre activant notamment dans les associations culturelles dans la wilaya de Tizi Ouzou, sans moyens, et qu'il faudrait encourager, ajoute-t-il. Ces amateurs de théâtre n'ont, malheureusement, aucune formation et ne trouvent aucune assistance et suivi pour mieux s'accrocher à cet art noble pour mettre un pied dans le professionnalisme. Un théâtre régional, s'il venait à voir le jour, servirait certainement comme carrefour où se côtoieront les hommes de théâtre, comédiens, metteurs en scène, auteurs de pièces, etc. Pour un vrai théâtre À Tizi Ouzou, malheureusement, il n'existe pas beaucoup d'espaces culturels où toutes ces bonnes volontés, même amateurs, peuvent s'exhiber pour faire connaître leur talent. Hormis la Maison de la culture où se produisent, occasionnellement, quelques troupes, les autres espaces ont quasiment rompu avec cette tradition comme c'est le cas, entre autres, du théâtre communal Kateb-Yacine qui se trouve malheureusement, dans un état de délabrement total. Selon l'argumentaire présenté par Hammar Mokrane dans sa missive radiophonique, toute cette multitude de troupes théâtrales d'amateurs issues du mouvement associatif peuvent être guidées et encouragées dans la conjugaison de leurs efforts pour un travail de qualité, pourvu qu'une structure à la hauteur de ses missions comme un théâtre régional digne de ce nom, puisse voir le jour à Tizi Ouzou. En décodé, les hommes animés de bonne volonté et de savoir-faire existent. Il reste la volonté politique des pouvoirs publics pour faire sortir le théâtre d'expression amazighe de l'amateurisme et le propulser vers un théâtre professionnel. Les expériences de Mohia et de Fellag dans ce domaine sont à méditer. Il y a lieu de souligner aussi qu'au cours des différents castings organisés en vue des tournages cinématographiques, les acteurs sont “recrutés” très souvent dans le milieu théâtral amateur. Qui, plus est, beaucoup ont fait leurs preuves dans les films tels que La Colline oubliée, Machaho, La Montagne de Baya, à titre d'exemple. Alors, à quand un théâtre régional à Tizi Ouzou ? M. SI BELKACEM