Contre l'amalgame entre l'islam et le terrorisme Le nouvel ordre mondial, qu'Israël et ses relais tentent de mettre en place, bat de l'aile tandis que l'Amérique de Barack Obama ne semble guère en être affectée. La lutte contre Al Qaîda est inscrite parmi les priorités du président américain, Barack Obama. Depuis son investiture à la Maison-Blanche, Obama n'a pas cessé de réitérer sa volonté de contrer les actions d'Al Qaîda et rappeler les plans élaborés par son pays à cet effet. Outre ses multiples déclarations, le président américain a-t-il vraiment réussi, sur le terrain, à briser la capacité de nuisance de cette nébuleuse terroriste? Lors de son discours prononcé au Caire, l'an dernier, Barack Obama avait mis en garde contre l'amalgame que beaucoup font entre l'islam et le terrorisme. Beaucoup de pays, les puissances occidentales plus précisément, continuent pourtant dans cette «confusion volontaire» pour des objectifs bien connus. D'ailleurs, même les groupes armés qui activent sous le «label» Al Qaîda revendiquent leurs attaques terroristes au nom de l'Islam. Les concepteurs des attentats du 11 septembre contre les Twin Towers du World Trade Center avaient, eux aussi, revendiqué leur ignoble crime au nom de l'Islam. Un plan qui visait et vise encore non seulement à déstabiliser les Etats-Unis, mais également à élargir le fossé entre ce pays et le monde arabo-musulman. Un plan que tente de déjouer le président américain. C'est ce qu'il explique lorsqu'il déclare, à l'occasion de la commémoration du dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, que les auteurs de ces attentats ont «échoué» à «creuser un fossé» entre son pays et le reste du monde. Le patron de la Maison- Blanche avait d'ailleurs précisé, lors du même discours au Caire, que l'Amérique est menacée par Al Qaîda et non pas par l'islam. Il avait ajouté qu'il ne fallait «pas faire l'amalgame entre le terrorisme et l'islam». L'autre exploit américain, sous la présidence Obama, que l'Histoire retiendra, est l'élimination d' Oussama Ben Laden. C'est une grande réussite pour le président américain, qui s'inscrit dans sa volonté et sa stratégie de lutte contre Al Qaîda. Démocrate de formation politique, le président Obama a tenté depuis son arrivée à la tête des Etats-Unis «de libérer», en quelque sorte, les Etats-Unis des lobbies qui ont une influence sur la politique extérieure du pays. C'est ainsi qu'il faut comprendre sa position au sujet du retour aux frontières de 1967 dans le règlement du conflit israélo-palestinien. Une condition que les dirigeants israéliens n'ont évidemment pas acceptée mais qui, en plus, a jeté un froid dans les relations d'Israïl avec l'administration américaine. Obama, intransigeant, a voulu par là, imposer une nouvelle politique et une nouvelle position américaine dans le conflit au Moyen-Orient. A cela vient s'ajouter la position américaine face aux révoltes arabes, les événements en Egypte en particulier. Les Etats-Unis avaient pressé le régime de Hosni Moubarak, de se soumettre à la volonté du peuple et quitter le pouvoir. Avec le départ de Moubarak, la position d'Israël s'en trouve particulièrement fragilisée. L'Etat hébreu n'a plus à sa frontière un régime allié avec lequel il a un accord de paix mais un pays hostile, en témoignent les deux attentats contre le gazoduc qui relie l'Egypte à Israël. En témoignent encore les manifestations particulièrement violentes qui ont eu lieu vendredi dernier contre l'ambassade israélienne au Caire. Alors qu'il suivait de très près la révolte égyptienne et avant elle celle de la Tunisie, Barack Obama semble plus absent lorsqu'il s'agit des événements en Libye, en Syrie ou même au Yémen. L'armée américaine ne s'est pas trop impliquée dans les frappes de l'Otan contre la Libye. Ce qui a laissé la France et son président Sarkozy prendre la tête des forces coalisées. Paris occupe le devant de la scène internationale dans les frappes en Libye. Elle menace la Syrie des pires représailles. Elle pousse plus loin, jusqu'à l'Iran, pour essayer de lui «faire peur». Chacun sait que c'est la France qui est le véritable acteur et l'architecte du renversement du régime de Mouamar El Gueddafi. Avec une telle politique, le nouvel ordre mondial qu'Israël et ses relais tentent de mettre en place bat de l'aile tandis que l' Amérique de Barack Obama ne semble guère en être affectée. Un ordre mondial également remis en cause par l'affaire DSK, qui aurait été l'allié idéal des Israéliens s'il avait été élu à la présidence française comme prévu, avant le scandale qu'il a créé au Sofitel de New-York.