«Aucune cause juste ne peut être servie par la terreur». Kofi Annan Au moment où le gouvernement réfléchit à ouvrir ou non le paysage audiovisuel, la Tunisie fait un nouveau pas dans la libéralisation de son champ audiovisuel. L'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric) a recommandé, dans un communiqué rendu public le 7 septembre 2011, d'attribuer, dans une première étape, des licences pour la création de chaînes de télévision, aux cinq candidats suivants: Tahar Ben Hassine (El Hiwar Ettounsi), Mohamed Hannachi (Golden TV), Mohamed Moncef Lem-kachar (Khamsa TV), Nasr Ali Chakroun (Ulysse TV), Issam Kherigi (TWT). L'Instance a, également, recommandé, dans le même communiqué, d'octroyer une licence pour la création d'une chaîne publique sportive (numérique terrestre) sous la tutelle de l'Etablissement de télévision tunisienne (ETT). L'Instance précise, par ailleurs, que ces autorisations sont accordées exclusivement à des personnes physiques et ne peuvent être cédées en aucune manière à des tiers. Tahar Ben Hassine éditait déjà un service du même nom à partir de Londres, alors que Mohamed Hannachi et Mohamed Moncef Lemkachar, sont des patrons de société de production audiovisuelle. Les deux autres heureux élus, Nasr Ali Chakroun (Ulysse TV) et Issam Kherigi (TWT) sont respectivement directeur général d'une société spécialisée en informatique (3S Globalnet), et directeur d'une société de production audiovisuelle, Spad (Société de production audiovisuelle). La Tunisie possède déjà avant même la révolution du printemps arabe deux chaînes publiques Wataniya 1 et TV21 et deux chaînes privées Hannibal TV et Nessma TV. Selon l'agence de presse tunisienne, la TAP, 33 demandes de création de chaînes ont été déposées, mais que dans une première étape, cinq licences pour la création de cinq nouvelles chaînes de télévision ont été attribuées. Par ailleurs, l'avocate engagée, Sihem Ben Sedrine, a déclaré, sur les ondes de Rtci qu'elle aurait eu une licence provisoire pour créer sa propre radio (Radio Kalima), mais qu'elle n'avait pas encore obtenu la licence définitive. L'avocat de la radio Kalima aurait maintes fois fait le va-et-vient au siège de l'Inric pour obtenir un cahier des charges qui ne serait pas encore fin prêt. Avec la démocratisation de l'audiovisuel en Tunisie, la libéralisation au Maroc et en Mauritanie et bientôt une indépendance audiovisuelle en Libye, l'Algérie, qui a offert les meilleurs journalistes aux satellitaires arabes, reste le dernier, la dernière roue du carrosse maghrébin, un pays qui reste fermé à la globalisation audiovisuelle, qui avance encore et toujours. [email protected]