L'ouverture démocratique en Tunisie se traduit par des actes. L'ouverture de l'audiovisuel ainsi que l'octroi d'agrément à de nouveaux titres de la presse font partie de ces actes qui confirment la consécration de la démocratie dans un pays. En Tunisie, la révolution est aussi médiatique. Le ministère de l'Intérieur a donné, il y a quelques mois, son aval à 122 nouvelles publications, alors que du côté de l'audiovisuel, 12 nouvelles stations de radio ont obtenu une licence, sur recommandation de l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric). Certaines émettent déjà. L'Inric devait aussi se prononcer sur 33 demandes de création de chaînes de télévision. Cet organisme a rendu son verdict hier. Il a recommandé d'attribuer, dans une première étape, des licences pour la création de cinq chaînes de télévision. Ainsi, les heureux bénéficiaires des licences sont Tahar Ben Hassine (El Hiwar Ettounsi), Mohamed Hannachi (Golden TV), Mohamed Moncef Lemkachar (Khamsa TV), Nasr Ali Chakroun (Ulysse TV) et Issam Kherigi (TWT). Il a également recommandé d'octroyer une licence pour la création d'une chaîne publique sportive (numérique terrestre) sous la tutelle de l'Etablissement de télévision tunisienne. L'Inric précise que ces autorisations sont accordées exclusivement à des personnes physiques et ne peuvent être cédées en aucune manière à des tiers. Dans le communiqué rendu public par les responsables de l'Inric, ils expliquent que les recommandations d'autoriser les cinq chaînes se sont faites avec le concours d'un groupe d'experts, tunisiens et étrangers, et de journalistes et après concertation et organisation de plusieurs ateliers de travail. Des critères objectifs en vigueur dans les pays démocratiques ont été adoptés pour la sélection des bénéficiaires de licences. Il s'agit entre autres conditions, non-cumul de propriété de deux entreprises médiatiques ou d'une entreprise médiatique et d'une entreprise de communication, non-cumul de fonctions de chef d'entreprise médiatique et de mandats politiques, non-participation de financements étrangers au capital de l'entreprise et garantie de la pérennité du projet. L'Inric suggère, en outre, à l'Exécutif, la nécessité de réduire les coûts de diffusion au profit des nouvelles chaînes de télévision et d'adopter des taxes symboliques pour les télévisions à vocation associative et à but non lucratif. L'Inric recommande aussi de créer un fonds de promotion de la production télévisuelle privée et d'encourager les programmes à caractère culturel et social.