La cérémonie a eu lieu, comme chaque année, près du site en pleine reconstruction de «Ground Zero», en présence des familles. Dix ans après les attentats du 11 Septembre, les Américains, unis derrière deux de leurs présidents, ont rendu hommage hier aux quelque 3000 victimes d'une tragédie jamais oubliée, qui a profondément changé leur pays. A New York, où la sécurité a été renforcée en raison d'une menace «non corroborée» d'attentat par Al Qaîda, le président Barack Obama a assisté avec son prédécesseur George W.Bush à une cérémonie où les familles ont lu, l'un après l'autre, le nom des victimes. Sous le même ciel bleu qu'en 2001, la voix parfois brisée par l'émotion, certains y ont ajouté un hommage personnel, un souvenir ou un mot d'amour, sur fond de sarabande de Bach, jouée par le violoncelliste Yo-Yo Ma. «Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans la détresse», a déclaré le président Obama, citant un psaume de la bible. Des moments de silence étaient prévus à six reprises: à l'instant précis des attaques contre les tours du World Trade Center et le Pentagone, à l'heure où un avion s'était écrasé en Pennsylvanie, et à l'heure où les tours se sont effondrées. La cérémonie a eu lieu sur le site en pleine reconstruction de «Ground Zero», en présence des familles. Elle s'est déroulée quatre mois après la mort du chef d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden, tué au Pakistan par un commando américain le 2 mai. Hier, les familles des victimes ont aussi découvert pour la première fois le mémorial du 11-Septembre, un espace paysagé de trois hectares construit sur le site même des anciennes tours jumelles du World Trade Center. Deux immenses bassins avec des cascades intérieures portent sur leur margelle le nom gravé en bronze des 3000 victimes, dans un agencement rassemblant les proches ou les amis. De nombreuses familles sont allées hier caresser les noms gravés, et y apporter des fleurs. M. Obama a ensuite quitté New York, pour se rendre à Shanksville et au Pentagone, avant d'assister à un concert au Kennedy Center à Washington. «Nous avons fait des erreurs. Certaines choses ne se sont pas produites aussi rapidement qu'elles auraient dû, mais de façon générale, nous avons combattu Al Qaîda», a déclaré M. Obama dans une interview à la chaîne NBC. Mais «nous avons sauvegardé nos valeurs, nous avons préservé notre caractère», a-t-il affirmé. Plusieurs autres cérémonies étaient prévues hier à New York, dont l'une à la mémoire des 343 pompiers tués le 11 septembre, à la cathédrale St Patrick, et l'autre à l'US Open de tennis. D'autres commémorations émailleront la journée un peu partout dans le pays, qui oubliera pour un jour ses profondes divisions politiques, la crise économique et le chômage à plus de 9%. Des cérémonies étaient également organisées dans de nombreux endroits du globe. Réplique des tours du World Trade Center sur l'esplanade du Trocadéro, concerts, messe à Notre-Dame: Paris a aussi commémoré les attentats, dans un geste de solidarité à l'égard de l'allié américain, malgré les tensions passées autour de l'Irak. En Nouvelle-Zélande, joueurs et spectateurs du match Irlande - Etats-Unis de la Coupe du monde de rugby ont observé une minute de silence, au stade Taranaki de New Plymouth. En Australie, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a prévenu que «la lutte contre le terrorisme n'(était) pas terminée» et que «la menace (était) toujours là contre nos pays», en déposant une gerbe au Mémorial des morts au combat, à Canberra.