Partisans et adversaires d'un centre islamique près de Ground Zero devaient manifester à New York. Les Etats-Unis célébraient samedi le 9e anniversaire du 11 septembre dans une atmosphère tendue après les menaces d'un pasteur intégriste de brûler le Coran en pleine polémique sur un projet de mosquée controversé près du site des attentats de New York. Le président américain, Barack Obama, devait se rendre au Pentagone pour une cérémonie en hommage aux près de 3000 victimes des attentats de 2001 perpétrés par des islamistes qui avaient détourné quatre avions de ligne. Deux appareils s'étaient écrasés contre les tours jumelles du World Trade Center à New York, un autre contre le Pentagone à Washington et le quatrième en pleine campagne en Pennsylvanie (est). Depuis, ces attentats revendiqués par le chef d'Al Qaïda, Oussama ben Laden, le traumatisme de l'Amérique reste vif. Récemment, il a été ravivé par le projet de construction d'un centre culturel islamique près du site de Ground Zero, là où s'élevaient les tours détruites. Ce projet est soutenu par le maire de New York, Michael Bloom,berg et le président Obama mais, pour ses détracteurs, il constitue une insulte au sol de Ground Zero. Parmi les opposants au projet de mosquée figure le pasteur chrétien intégriste, Terry Jones qui avait menacé de brûler 200 exemplaires du Coran devant son église à Gainesville (Floride), suscitant des protestations et des mises en garde à travers le monde. Un proche du pasteur, qui est à la tête d'un groupuscule d'une cinquantaine de membres, a assuré, vendredi, que l'autodafé ne serait pas mené à bien et que Terry Jones était parti pour New York avec l'intention de rencontrer un imam à l'origine du projet de mosquée. Les partisans et adversaires d'un centre islamique près de Ground Zero devaient manifester à New York, respectivement à 18h et 19h GMT. Le dirigeant de l'extrême-droite néerlandaise, Geert Wilders, était attendu au deuxième rassemblement. La police de New York a précisé que les participants aux deux rassemblements seraient tenus à distance les uns des autres. Alors que ces tensions surviennent à un moment particulièrement sensible, où les musulmans fêtent la fin du Ramadhan, le président Obama a appelé vendredi ses concitoyens à la tolérance religieuse et à ne pas nous tourner les uns contre les autres. Le vice-président, Joe Biden, était lui attendu à New York pour une cérémonie solennelle. Chaque année, lors de cette cérémonie, des survivants des attentats lisent à voix haute les noms des victimes. Des minutes de silence sont observées à l'heure où les avions se sont écrasés contre les tours jumelles et de nouveau quand celles-ci se sont effondrées. La première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, et Laura Bush, épouse de l'ex-président George W.Bush, devaient, de leur côté, rendre hommage aux victimes du vol 93 qui s'est écrasé en Pennsylvanie. Neuf ans après les attentats, le site du World Trade Center à New York est en pleine reconstruction et ne ressemble plus à un vaste cratère dans le coeur financier de Manhattan. Quatre gratte-ciel doivent être érigés à cet endroit, ainsi qu'une importante gare ferroviaire et routière. La Tour 1 - un temps dénommée Freedom Tower - s'élève déjà sur 36 étages sur les 106 prévus et un mémorial dédié aux victimes du 11 septembre doit être inauguré l'an prochain. Deux cascades marqueront l'emplacement des anciennes tours jumelles, au coeur d'un parc de 400 chênes, dont 16 ont déjà été plantés. Parmi les 2752 morts dans l'effondrement des tours de New York, de nombreux corps n'ont jamais été identifiés.