Le relèvement du Snmg sera, une nouvelle fois, l'un des points à discuter lors de la prochaine tripartite. La question de la revalorisation des salaires sera à l'ordre du jour de la prochaine réunion entre la Centrale syndicale et le patronat. Une rencontre dont la date n'a pas été fixée. Un groupe de travail a été déjà installé au sein de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) ayant pour principale mission d'étudier une éventuelle révision des salaires avec une augmentation de 30 à 60% sur le salaire de base sans comptabiliser les allocations et les indemnités. Cette revalorisation sera proposée lors de la prochaine réunion entre le gouvernement, le patronat et l'Ugta mais ne peut entrer en vigueur qu'après l'annulation de la loi 87 bis. Cette dernière stipule que «le salaire national minimum garanti comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur». L'annulation de cet article figure parmi les principales revendications de la centrale syndicale qui exprime son engagement à ne pas lâcher pied par rapport à cette question. Selon les responsables de l'Ugta, toutes les révisions précédentes du Snmg n'ont pas dépassé les 25%. La dernière augmentation remonte à 2008 quand le Snmg est passé de 12.000 à 15.000 DA. Cependant, nombre de syndicalistes ont estimé que cette augmentation n'est pas allée concrètement dans le sens de l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen en constant recul depuis quelques années. Dans un contexte professionnel, ces augmentations proposées par l'institution de Sidi Saïd prendront en considération l'expérience mais aussi l'ancienneté du travailleur. Plus il jouit d'années d'exercice, plus l'augmentation sera conséquente, soutient l'Ugta. Cette dernière prévoit sur sa feuille de route pour la prochaine tripartite deux autres questions, à savoir la réduction de l'impôt sur le revenu appliqué aux salariés (Irg) et la relance des coopératives agricoles et de consommation, en vogue dans les années 1970 et qui contribuaient à maintenir le pouvoir d'achat à un niveau moyen et stable. Du côté du patronat, la revalorisation des salaires revêt un caractère prioritaire mais cette opération ne peut être lancée avant le rééquilibrage du marché, la stabilisation et la mise en place d'un bon nombre de mécanismes visant à la relance de l'économie nationale. Contacté hier, le Snapap conteste les propositions de Sidi Saïd allant même jusqu'à les qualifier d'un «travail de bricolage». «Nous l'avons toujours dit: exiger des augmentations de salaire relève du bricolage puisque ce sont des propositions faites sans étude préalable des donnes sociales et économiques actuelles», nous a expliqué Chikou Mourad, membre du Bureau national du Snapap. Notre interlocuteur propose un débat national auquel prendront part tous les partenaires sociaux et ce n'est qu'à partir des résultats de ce grand débat que se préciseront la situation et les décisions qui pourront être prises en conséquence.