L'affaire Sonatrach/Safir sera rejugée la semaine prochaine et ce, après que les mis en cause ont introduit des pourvois en cassation devant la cour d'appel d'Oran. Les concernés sont entre autres Meziane Mohamed, Feghouli Abdelhafid, Benamar Touati, Henni Mekki, Nechnech Tidjini (DG de la coentreprise algéro-française Safir). Leur affaire a été jugée par le Pôle pénal spécialisé d'Oran, le 3 mai dernier. A cette date, le tribunal a prononcé une peine de 2 ans de prison, dont une année ferme, contre Meziane Mohamed, l'ex-P-DG de la compagnie pétrolière nationale. L'ex P-DG par intérim de la Sonatrach, Feghouli Abdelhafid, a été condamné à un an de prison dont quatre mois de prison ferme. La même sentence a été prononcée contre les trois autres accusés en l'occurrence Benamar Touati (P-DG de la filiale Sonatrach: Cogiz), Henni Mekki (DG des études et du développement de Sonatrach), Nechnech Tidjini (DG de la coentreprise algéro-française Safir). Les peines ont été annoncées et suivies d'amendes de 500.000 DA pour Meziane Mohamed et 200.000 DA pour le reste des mis en cause. Dans son réquisitoire, l'avocat général, qui a relevé le degré de gravité de l'affaire, a requis des peines de six ans de prison ferme contre Feghouli Abdelhafid, Meziane Mohamed et Benamar Touati, et 4 ans de prison ferme contre Mekki Henni et Nechnech Tidjini. L'affaire repose sur un marché de réalisation d'un complexe de stockage d'azote. Celui-ci est composé de deux stations. La première, qui est à Arzew, est d'une capacité de 1,5 million de litres (10 bacs de 150 m3 chacun) tandis que la deuxième, qui est à Ouargla, est d'une capacité de 600.000 litres (4 bacs). Le montant global du projet est estimé à près de 680 millions de DA. Les enquêteurs ont reproché aux gestionnaires d'avoir scindé le projet en deux tranches tout en octroyant la première partie à la compagnie India Inox par voie d'appel d'offres tandis que la seconde tranche a été raflée par la société algéro-française d'ingineering et réalisation et ce en violation du code des marchés, c'est-à-dire en passant par la formule du gré à gré. Le deuxième lot portant sur l'étude et la réalisation du complexe d'azote a été confié par Sonatrach, via sa filiale Cogiz spécialisée dans la commercialisation des gaz, à Safir par gré à gré et ce, bien avant que la hiérarchie supérieure de la Sonatrach, représentée par son P-DG, Meziane Mohamed, n'appose son quitus officiel. Le projet de la société algéro-française est suspendu.