«Ce sont les démocrates qui font les démocraties, c'est le citoyen qui fait la République.» Georges Bernanos "Extrait de La France contre les robots" Décidément, les aides pleuvent sur la télévision publique tunisienne. En effet, après l'ASBU, France 24, France télévisions, RFI, le CSA, c'est l'Union européenne de Radiotélévision (UER) qui a annoncé l'octroi d'un financement de 200.000 euros pour aider la radio et la télévision tunisiennes à couvrir les prochaines élections en octobre. «L'UER et ses membres fourniront un appui technique ainsi que des services et des capacités de transmission et une expertise professionnelle». Cette aide financière, en partie sous forme de prêt, «est liée au respect d'un code de déontologie qui fixe des normes en matière d'indépendance éditoriale, d'impartialité et de transparence pour la couverture des prochaines élections», selon les termes du communiqué. D'autres initiatives contribuant à la «transformation démocratique» de la radio et de la télévision tunisiennes en «véritables instruments» de service public seront lancées à l'issue des élections de l'Assemblée constituante prévues le 23 octobre. Cette aide a été annoncée lors de la visite en Tunisie d'une délégation de l'UER, dirigée par le président Jean-Paul Philippot qui a rencontré le Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi et le ministre chargé des Relations avec les institutions, Ridha Belhaj. M. Philippot a fait part de «l'engagement sans faille de l'Union et de ses membres en faveur des médias de service public, dans cette nouvelle ère qui s'ouvre pour la Tunisie». Répondant aux besoins de 85 organismes de médias nationaux, de 56 pays d'Europe et d'alentour, l'UER représente ses membres et s'emploie à promouvoir les valeurs et la spécificité des médias de service public, en Europe et dans le monde. Mais cette aide ne concerne ni l'Algérie ni le Maroc. Les Français et les Européens souhaitent rattraper leur retard dans la couverture médiatique de la révolution tunisienne du 14 janvier. Une couverture qui a été menée à fond par Al Jazeera et qui commence à accentuer sa vision sur la Tunisie, surtout que les derniers sondages donnent les islamistes favoris pour prendre le pouvoir. Ceci au moment où la Libye annoncerait à son tour l'islamisation de sa politique intérieure. Selon le dernier sondage réalisé par Sigma Conseil, le parti islamiste Ennahdha est crédité de 22,8%, alors que les autres partis: le PDP (10,9%) et Ettakattol (9,2%). Sigma a obtenu la projection suivante pour les 199 sièges: Ennahdha 80 sièges (40,2%), PDP 40 (20,1%), Ettakattol 30 (15,1%), le CPR 16 (8,2%), l'Initiative 10 (5,0%), l'UPL 8 (4,1%), Ettajdid 6 (3,0%), El Watan 3 (1,4%), Afek Tounes 3 (1,3%), Pcot 3 (1,1%) et enfin un indépendant déjà déclaré, M. Hachemi Hamdi dans le Centre-Ouest avec 1 siège représentant 0,5% des sièges. 2 513 personnes interviewées ont proposé en tout, près de 30 formations politiques (y compris des indépendants) alors que le pays compte plus de 100 partis et plusieurs dizaines de listes Indépendantes qui viennent de se révéler. Les partis dits «historiques», dont les références ou créations datent d'avant le 14 janvier 2011 dominent la scène politique tunisienne avec plus de 95% des intentions de vote en cumulé. [email protected]