Il n'est pas encore venu le temps où notre football prendra son envol. L'Algérie recule d'une place au classement FIFA du mois de juillet. Au niveau africain elle se positionne, maintenant à la 14e place soit deux rangs en retrait par rapport au classement du mois de juin. Ce constat est à rapprocher de la déclaration du DTN et entraîneur national par intérim, Rabah Saâdane, lequel, lors de sa conférence de presse de lundi dernier, a avoué qu'on n'avait pas d'équipe nationale du tout. Et d'ajouter qu'il n'y avait pas lieu d'attendre des miracles de sa part lors de la prochaine CAN. Si l'on tient compte du fait que dans le contrat qu'avait signé Rabah Madjer, il y a un peu plus de deux ans, il était fait mention de l'obligation de qualifier l'EN aux demi-finales de la CAN 2004, on ne peut que conclure que cette même EN n'a fait que du surplace durant tout ce temps. Le passage de Georges Leekens est à considérer comme un monumental échec puisque le belge n'a rien fait de concret au sein de la sélection nationale, se contentant de parachever une qualification à la CAN 2004 à laquelle son prédécesseur, Hamid Zouba, avait, largement, contribué. Saâdane n'a fait que dire tout haut ce que nos responsables du football pensent tout bas. Une équipe nationale n'est que le reflet du championnat de son pays. Force est d'admettre que le nôtre est loin d'être de qualité, pratiqué qu'il est par des joueurs de peu de talent, trahis, de surcroît, par une carence en matière de formation. Nous n'inventons rien. Il n'y a qu'à prendre pour exemple le cas de Yacine Bezzaz, celui que l'on présentait comme le plus bel espoir du football algérien et qui n'a pu trouver «refuge» que dans le modeste club d'Ajaccio où il n'est, d'ailleurs, même pas titulaire. Que dire de Rafik Saïfi, jadis «star» de notre championnat, qui n'arrive pas à trouver de nouveau club alors que le sien, celui de Troyes, est descendu en deuxième division. Le président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua, ne s'est pas trompé en affirmant que l'on ne peut prétendre rivaliser avec des pays comme le Cameroun ou le Sénégal qui disposent d'une très forte armada de joueurs professionnels. Il y a que l'on fait, une nouvelle fois, fausse route en déplaçant le DTN vers le staff technique de l'EN. Si on ne fait pas de la CAN un objectif essentiel, il aurait été plus opportun de laisser Saadane à la DTN où le travail qui l'attend est gigantesque vu le retard accumulé par la discipline dans plusieurs domaines. Puisque tout est à revoir, autant mettre le paquet sur la DTN, l'outil nécessaire à la refondation du football. Selon les propos du président de la FAF, 2006 ne sera qu'un objectif intermédiaire, l'essentiel étant la coupe du monde 2010. Il est encore temps de revoir sa copie pour, enfin, donner à la DTN les moyens de mener une mission de long terme. L'époque du DTN appelé à la rescousse pour éteindre le feu doit être révolue.