dorénavant, on vise, à l'issue des cinq prochaines années, le statut de pays avancé. Le quatrième congrès du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) a pris fin jeudi matin, à l'issue d'une séance de clôture présidée par le président tunisien Ben Ali et président du parti qui venait de recevoir la liste des 150 nouveaux membres du comité central. D'autres membres seront désignés (1/3) par le président Ben Ali, qui fera part, dans les prochains jours, de la liste du nouveau bureau politique. Il est attendu que le gouvernement subira des changements à la lumière de la nouvelle composition du comité central et des nouvelles orientations contenues dans les motions du congrès. Les élections des membres du comité central du RCD se sont déroulées dans une grande effervescence et dans une totale transparence. Aucune irrégularité n'a été relevée par les candidats qui déployaient beaucoup d'énergie, et certainement des promesses, pour tenter de gagner le quitus des congressistes. Dans son discours de clôture, le président Ben Ali a annoncé «la mise en place de la chambre des conseillers, en tant que nouvelle instance législative appelée à voir le jour pour la première fois...». Il est quasiment certain, murmure-t-on dans les coulisses du congrès, que la plupart des «têtes» du comité central, non reconduites lors de ce congrès, le seront dans cette nouvelle chambre. Durant quatre jours, que ce soit lors des plénières ou des réunions de commissions, les congressistes, dans leur majorité, se sont distingués par des analyses profondes, un degré de perception élevé et une prise de conscience aiguë à propos des enjeux et défis pour lesquels ils ont fait part de propositions et d'idées qui illustrent une grande maturité politique sans nul doute liée au brassage entre les «vieux» loups de l'ancienne garde et la nouvelle génération qui compose en majorité le RCD qui vient de consacrer un quatrième congrès dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est historique. Historique parce qu'il est le premier de ce millénaire, historique parce qu'il place la Tunisie dans l'orbite du développement, puisque dorénavant, on vise, à l'issue des cinq années prochaines, le statut de pays avancé. Historique parce que le RCD adopte réellement une démarche démocratique, puisque dorénavant la base pourra choisir ses représentants au niveau des élections communales et législatives, sans interférence de la hiérarchie du parti, en l'occurrence le bureau politique. En d'autres termes, le RCD se débureaucratise. De même, nous croyons que ce congrès est historique dans la perspective où il faut s'attendre à un changement dans le personnel dirigeant, il est envisagé que la era davantage représentée au niveau institutionnel et gouvernemental. Avec un renouvellement du comité central (presque 50%), avec des motions nouvelles, le RCD acquiert un nouveau souffle et sa vocation à être une instance de promotion de la démocratie dans la vie politique nationale.