«intégrer la pays dans le peloton des pays avancés». Les travaux du quatrième congrès du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) prendront fin, aujourd'hui, après quatre jours d'intenses travaux qui réunissent les militants délégués par la base pour convenir du nouveau programme de travail qui devra «intégrer la Tunisie dans le peloton des pays avancés». Jusqu'à hier, on notait une grande effervescence auprès des candidats à la qualité de membre du comité central qui, dorénavant, sera composé de 250 membres, dont 100 seront désignés par le président du parti. Les deux précédentes journées du congrès ont été très denses en travaux pour finaliser les motions et les adopter en plénière. Celle d'hier a été dirigée par le président Ben Ali en sa qualité de président du congrès qui a tenu à suivre personnellement la lecture des motions «jeunesse, enfance et sport» et «femme et famille» deux paris que Ben Ali a lancés en vue de faire participer les jeunes et les à cette «République de demain». De même a été adoptée la motion générale qui fixe les grandes lignes du programme politique du RCD pour les cinq années à venir. Par ailleurs, la commission du règlement intérieur du parti a introduit des amendements concernant l'éligibilité au niveau des différentes structures du parti. Dans la motion générale, les congressistes expriment «leur engagement à être à la hauteur de la confiance placée en eux par le président Ben Ali en tant que dépositaire du Changement, de la réforme, de l'édification de la République de demain et de la consolidation de ses fondements» et soulignent être fiers «de voir le président Ben Ali répondre par l'affirmative à l'appel de la patrie en acceptant d'être le candidat du RCD à l'élection présidentielle de 2004...». Il s'agit de passages de la motion générale qui renseignent bien que le président Ben Ali part déjà gagnant pour un troisième mandat. Il est certain qu'il y aura d'autres candidats à la magistrature suprême, mais quel sera leur poids face à celui qu'on qualifie de «sauveur du pays». A observer le déroulement de ce congrès, il est évident que le RCD n'est plus ce parti recroquevillé sur lui-même, à la recherche d'une identité noyée dans l'histoire. Ses militants sont en majorité jeunes, intellectuels, passionnés même, peut-être même jaloux de la femme qui acquiert de jour en jour un statut plus méritant; aussi ils sont plus «agressifs» au plan idéologique. Subséquemment, les débats sont francs, directs, chargés d'ambition. La pratique démocratique est ressentie comme une adhésion consciente et réfléchie à un projet de civilisation et d'édification de la République de demain. Les travaux du congrès, le contenu des motions adoptées particulièrement celle générale, ainsi que les réactions des partis de l'opposition, des organisations et des intellectuels aux orientations d'avenir définies dans le discours inaugural de Ben Ali sont révélateurs de la profondeur de la conscience des militants. Sans nul doute, l'avancée démocratique a permis une meilleure canalisation des énergies dans la construction de cette République de demain. Dans cette perspective, le président Ben Ali a surtout insisté pour que les comités de réflexion à tous les niveaux soient autant de tribunes de dialogue afin d'enrichir davantage le référentiel intellectuel du RCD. Armée d'un double dispositif, tant au niveau de l'Etat (réforme fondamentale de la Constitution, amendement du code électoral, ...) qu'à celui du RCD, la Tunisie aborde la prochaine étape avec «Ben Ali toujours à la barre». Au cours du point de presse tenu quotidiennement sur le lieu du congrès, le porte-parole du congrès, après avoir annoncé l'adoption de tous les projets de motion, a souligné que «les élections pour le comité central se dérouleront dans la transparence totale» avant de révéler que trois candidats se sont retirés à la suite des irrégularités constatées par le bureau politique.