La Tunisie vient de se doter d'un plan de développement quinquennal où l'initiative, la mobilisation, l'engagement et le savoir priment sur les ressources naturelles qui sont loin d'être abondantes. C'est sous de grandes ovations répétées que le Président Ben Ali a prononcé, hier, son discours de clôture du 5e congrès du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique). Les ovations ont été plus fortes en intensité à chaque fois que la candidature de Ben Ali à l'élection présidentielle de 2009 était évoquée. La motion générale adoptée par les congressistes et le discours du président tunisien qui a suivi, tous deux, se complètent et contiennent le programme d'action pour les cinq années à venir. Ainsi donc, il est prévu de réduire par quatre le taux de chômage qui touche particulièrement la jeunesse, que l'année 2008 sera celle du dialogue avec les jeunes, que l'âge électoral a été abaissé à 18 ans, que la femme est considérée comme le meilleur rempart contre l'obscurantisme et toutes ses conséquences, notamment l'extrémisme et bien d'autres orientations vitales pour le pays. Et si les membres du comité central élus sont désormais connus, il est une particularité qui réserve des sièges aux membres du conseil des résistants et aux grands militants. Un peu pour allier sagesse et fougue de la jeunesse venue en force dans cette nouvelle composition du comité central. Il est un point qui suscite l'espoir et prévient toute tendance au découragement et dont le Président Ben Ali a eu le courage d'aborder en déclarant que «les ressources naturelles limitées de notre pays ne nous empêcheront, à aucun moment, de réaliser le bien-être et la prospérité de notre peuple». Un tel aveu renforce, en fait, la prise de conscience du peuple tunisien qui est appelé, par là, à redoubler d'efforts, de mobilisation et de vigilance. Une telle cohésion est d'ailleurs très visible chez les Tunisiens. L'amour du pays, de l'emblème national est d'une réalité incontestable. En une heure qu'aura duré la clôture du congrès, l'hymne national a été entonné plusieurs fois par la salle. Pas seulement dans la salle du congrès. Dans la rue, le Tunisien est fier de son pays. Vous ne trouverez pratiquement aucun pour critiquer la Tunisie. Les problèmes sont abordés avec beaucoup de réalisme et chacun se sent concerné quant à leur résorption. Tout est dans cette vision exprimée par le premier magistrat du pays en qualifiant la Tunisie de «pays du juste milieu, de la modération et de la tolérance, un pays du dialogue, du consensus et de la solidarité». A propos de solidarité, le Président Ben Ali vient de lancer l'idée de créer, à l'échelle internationale, un fonds mondial de solidarité contre la flambée des prix, la pauvreté et qui pourrait trouver son financement par le prélèvement d'un dollar, un seul dollar par baril de pétrole. L'idée vient juste d'être lancée que déjà des échos favorables se font entendre. Ainsi donc, la Tunisie vient de se doter d'un plan de développement quinquennal où l'initiative, la mobilisation, l'engagement et le savoir priment sur les ressources naturelles qui sont loin d'être abondantes. Une démarche que le Président Ben Ali résume dans son discours de clôture par un célèbre vers du poéte Aboul Kacem Chebbi qui affirme que «lorsque les âmes tendent vers la vie, le destin est contraint de leur répondre». Cela revient à dire que «quand on veut, on peut». C'est plein de courage, d'efforts et de solidarité (de nationalisme aussi) que les Tunisiens envisagent l'avenir. Jusque-là cela leur a réussi, pourquoi en serait-il autrement pour le futur? Même si les défis sont encore plus difficiles à relever vu le contexte particulier qu'impose la mondialisation.