Douze personnes ont été tuées dimanche par les forces de sécurité yéménites qui ont tiré à Sanaa sur des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, selon un nouveau bilan de source médicale. « Douze personnes ont été tuées et 500 autres blessées par des tirs des forces de sécurité », a indiqué le chef d'un hôpital de campagne à Sanaa, Mohammed al-Abani, selon lequel plusieurs manifestants souffraient de problèmes respiratoires après avoir inhalé du gaz lacrymogène. Un premier bilan de même source faisait état de six morts et de dizaines de blessés. Les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser des dizaines de milliers de protestataires rassemblés sur la « Place du changement » dans le centre de Sanaa, où des contestataires campent depuis février pour réclamer le départ de M. Saleh, selon cette source. Ces forces ont utilisé des balles réelles, des canons à eaux et du gaz lacrymogène. Au pouvoir depuis 1978, le président Saleh fait face depuis janvier à un mouvement de contestation qui a fait plusieurs centaines de morts. En convalescence à Ryad où il a été hospitalisé le 4 juin au lendemain d'une attaque contre son palais à Sanaa, M. Saleh a chargé en début de semaine son vice-président de négocier avec l'opposition un transfert du pouvoir. Il refusait jusqu'à présent de signer un plan proposé par les monarchies du Golfe malgré de fortes pressions internationales.