Depuis 2005, les prix des produits de large consommation ont connu une hausse vertigineuse de 116%. Dix jours à peine nous séparent de la tenue de la seconde tripartite de l'année (gouvernement, syndicat, patronat). Plus de deux millions de personnes en attente resteront à l'écoute des décisions qui en découleront quant à l'amélioration de leur situation de précarité. Il s'agit particulièrement de la revalorisation de la pension des retraites. La décision du Président Abdelaziz Bouteflika de charger le gouvernement de relever la part de la fiscalité pétrolière allouée au Fonds national de réserves des retraites, a mis du baume au coeur de cette frange de la population «ignorée» lors des récentes augmentations de salaires et revenus accordés ici et là par les pouvoirs publics à différentes catégories de travailleurs. L'autre décision de taille, saluée par la Fntr, est que les réserves du Fonds de retraite «stockées» depuis 2007 au niveau du Trésor, représentant le niveau appréciable de 200 millions/DA, soient en partie redistribuées aux retraités dans le cadre des revalorisations annuelles. Reçue le 25 juillet dernier par le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, une délégation de la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr), a déposé, sur le bureau du patron de la centrale, les doléances de ses adhérents qui aspirent à une prise en considération de leurs revendications «légitimes». Ces derniers prétendent, pour le moins, à un alignement sur les augmentations appliquées au secteur dans lequel les pensionnés travaillaient avant leur départ en retraite. Pour plus de précisions, dans la plate-forme de leurs revendications, les retraités réclament, outre une revalorisation sensible, un effet rétroactif à partir de janvier 2009. Parmi leurs requêtes, les retraités souhaitent l'élévation de la pension allouée pour salaire unique à 5000 DA mensuellement, ainsi que la révision du mode d'application de l'impôt sur le revenu global (IRG), à savoir sa suppression pour les pensions inférieures à 20.000 DA et sa réduction graduelle pour celles variant entre 20.000 et 40.000 DA. L'Ugta affirme, d'ores et déjà, avoir toujours lutté pour cette cause et celle des travailleurs en quête d'amélioration salariale devant la cherté de la vie qui mine le quotidien de cette frange vulnérable de la population que sont les retraités. De leur côté, bien que «pleins d'espoirs» selon certains, les retraités regrettent le long silence dans lequel s'est muré l'Etat devant leur désespérance sans écho contre «l'injustice et l'incompréhension». D'aucuns regrettent, selon des indiscrétions, qu' «après tant d'années de sacrifices et avec un salaire de misère, cette frange de la société soit sujette à tant d'incompréhension et d'injustice», dira l'un d'eux qui s'interroge sur la question du pouvoir d'achat avec des pensions aussi dérisoires. Smaïl Allaouchiche, secrétaire général de la Fntr-Ugta, a fait remarquer que «depuis 2005, les prix des produits de large consommation ont connu une hausse vertigineuse de 116% (...) alors que «les pensions n'ont évolué que de 28% depuis l'année 2005, pendant que les salaires des travailleurs actifs ont connu une hausse de 300%.»