Sans l'annoncer officiellement, le MEN soutiendrait Bouteflika lors de la prochaine présidentielle. A quelques exceptions près, le Mouvement de l'entente nationale (MEN) vit actuellement la même crise que celle qui a secoué le parti de Benflis. Cette dissension au sein du MEN a été portée à son summum, hier, lorsque certaines rédactions de la presse nationale ont reçu deux invitations émanant, d'apparence, d'un même parti pour la même manifestation, mais à des horaires différents. L'intrigue est simple: au siège du parti, Ali Boukhezna, porte-parole du parti, explique que ce sont deux militants qui «roulent pour un candidat indépendant à la présidentielle» qui veulent perturber le déroulement du congrès. Il s'agit de Mustapha Kamel et de Larbi Benali. Pour le congrès, le porte-parole du MEN a annoncé qu'il sera organisé avant la fin du moi courant sans préciser la date exacte. Boukhezna a indiqué, en outre, que la commission chargée de la préparation du congrès a terminé tous les préparatifs et clôturé la liste des congressistes. Pour le candidat qu'il va soutenir, Boukhezna a indiqué à demi-mots que son parti soutiendrait Bouteflika, s'il se présentait à la présidentielle de 2004. «La décision finale sera entérinée par le congrès, mais j'affirme que notre parti soutiendra le candidat qui rassemble tous les Algériens, celui de l'entente, de la concorde et de la paix.» S'agissant du «clan» opposé qui s'apprête lui aussi à organiser un autre congrès, le porte-parole a affirmé que la direction du parti avait saisi le ministère de l'Intérieur, par une lettre datée du 23 juillet dernier. En attendant de statuer sur le cas de ce parti et les graves accusations de faux et usage de faux, Zerhouni se trouve devant un cas en miniature de la crise du FLN. Une crise qui mine le parti qui a eu un seul député (à Khenchela) lors des dernières législatives et dont «les dessous» ont été expliqués le 21 juillet dernier lors d'une conférence organisée au siège de l'association Novembre-54 par Mustapha Kamel et Larbi Benali, qui projettent eux aussi la tenue d'un congrès national dans les prochains jours. Ils reprochent à la direction actuelle, notamment le président Lessouad, d'être à l'origine de cette crise en s'alliant au général à la retraite Attaïlia au détriment du parti. Expliquant le complot Lessouad-Attaïlia, les deux opposants à la direction actuelle du MEN ont rappelé que le général, qui est à la tête du Mouvement de la continuité et du développement (MCN), a essayé de fusionner avec le MEN en usant de tous les moyens (détournement de sommes colossales d'argent lors des législatives et des locales, menaces à l'encontre des candidats). «Les adhérents de l'association du général Attaïlia ont rejoint notre parti lors de élections législatives et communales et nous n'y voyons aucun problème», a affirmé le porte-parole du MEN Ali Boukhezna.