Les animateurs du «mouvement de redressement» préparent eux aussi une réunion jeudi prochain à Alger. Rien n'a filtré de la réunion des 19 membres du bureau politique sous la présidence du secrétaire général Ali Benflis, dimanche au siège du parti à Hydra (Alger). Le FLN s'est contenté d'un fax où est annoncée la réunion de l'instance décisionnelle du parti, le comité central, prévue les 3, 4 et 5 septembre au cours de laquelle sera consacrée officiellement la candidature de Ali Benflis à la présidence de la République. Pourquoi cette indigence subite du service de communication du parti du FLN? Y a-t-il une quelconque dissension au sein même de cette structure jusque-là compacte et solidaire au moment où les anti-Benflis se manifestent de plus en plus sur le terrain de la contestation. En effet, les animateurs du «mouvement de redressement» préparent eux aussi une réunion, jeudi prochain, à Alger, pour l'installation «d'une instance exécutive» qui mènera, selon ses animateurs, vers l'organisation d'un 8e congrès-bis. C'est donc une semaine décisive pour le parti majoritaire, au cours de laquelle les ébauches de l'issue de la crise vont apparaître. Tout au moins le degré d'usure des capacités de mobilisation des uns et des autres après des mois de lutte acharnée. Donnant l'air d'une forteresse, le FLN pro-Benflis semble immuable devant les multiples assauts répétés et de tout genre. Selon nos confrères El Khabar et Le Soir d'Algérie, une chasse aux militants proches du SG du FLN au niveau des postes de souveraineté est engagée. Le Président de la République a mis fin aux fonctions de plusieurs hauts fonctionnaires occupant des postes clés et qui s'opposeraient au mouvement de redressement du FLN. D'autres pratiques similaires ayant pour objectif d'ébranler le noyau de Benflis sont déjà en cours. Zerhouni, via son administration, fouine dans le passé des élus locaux du FLN et menace de brandir leurs dossiers à la veille de la présidentielle s'ils refusaient de soutenir la candidature de Bouteflika. Une autre enquête sur les structures du FLN dans les 48 wilayas a été également engagée en vue d'identifier les éléments qui bloqueraient les actions du clan proche du Président. Mais comme toute entreprise politique, la déstabilisation du plus vieux parti s'avère périlleuse. Les choses ne vont pas bon train pour les promoteurs du 8e congrès-bis. Des appétits de leadership font déjà surface entre Abdelhamid Si Affif, ex-député FLN de Mostaghanem, et Abdelkader Hadjar, ambassadeur en poste à Téhéran et instigateur des attaques musclées contre les mouhafadhate, en juin dernier. Si Affif reproche à Hadjar de s'être autoproclamé porte-parole «du mouvement de redressement» et Hadjar a mis Si Affif dans la même assiette que Benflis. Des frictions qui, de toute évidence, resserrent les rangs «des légalistes» refusant toute tutelle dans leur décision et décidés à concrétiser les résolutions du 8e congrès. Par ailleurs, la Coordination nationale des associations pour le soutien au programme du Président s'est insurgée après, dans un communiqué, après un long silence contre les informations rapportées par la pesse au sujet du Président: «La liberté d'expression et le droit du citoyen à l'information se résument pour ces journaux à l'animosité et à diffuser la culture du mensonge (...) ces journaux ne sont pas indépendants, mais privés...», a écrit le communiqué précisant que les informations annonçant des démissions collectives au sein de leur coordination sont infondées et procède de la même manière de fourvoiement de l'opinion.