L'entente est loin de régner au sein des membres du Comité de redressement du FLN de la wilaya d'Annaba. Une guerre de leadership, qui ne dit pas son nom, est déjà engagée. Deux tendances se disputent la direction du mouvement. La désignation prochaine d'un coordinateur à la tête de ce comité de redressement de wilaya est la principale cause de la division des rangs des disciples du président-candidat. Il y a, d'un côté, les premiers dissidents du parti, qui ont déjà été exclus et dont le chef de file est l'ex-mouhafed du parti de la wilaya d'Annaba. Pour rappel, ce dernier, soutenu par un groupe d'opposants à la ligne Benflis et aux résolutions du 8e congrès du FLN, a été parmi les premiers à mener une campagne de déstabilisation du parti, sur le plan régional. En mai dernier, ce groupe a tenté d'occuper le siège de la mouhafada d'Annaba, avant de créer une «mouhafada-bis». Mais toutes ses tentatives ont échoué. De l'autre côté, on retrouve des militants FLN, certes opposés à Benflis, mais, et surtout, qui sont des membres très actifs du comité de soutien au programme du président de la République. Lors de la venue de Bouteflika à Annaba, en août dernier, les responsables officiels de l'accueil n'ont pas quitté d'une semelle le frère conseiller du Président, Saïd, durant toute la visite présidentielle. Les membres de ce groupe, dissidents du FLN et pro-Benflis dès la première heure, sont, farouchement, opposés à une éventuelle désignation de l'ex-mouhafad comme coordinateur du comité de redressement du FLN. Constitué essentiellement de jeunes, la plupart de niveau universitaire, le groupe oppose comme argument son refus d'être conduit par «un cacique» qui n'honorerait pas le mouvement.