La porte est ouverte à tout le monde La tâche des partis de la coalition se clarifie, ils auront plus de possibilités à faire passer leurs propositions. Pas d'exclusion! Les consultations sur les réformes se poursuivent. L'Assemblée nationale ouvre ses portes à tous les partis qui ne siègent pas dans l'hémicycle. Le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a affirmé, dans un entretien, mardi, à l'APS, que la commission des affaires juridiques a la latitude d'écouter ceux qui veulent faire des propositions. Ainsi, M.Ziari lance-t-il une invitation directe à l'adresse des partis pour qu'ils participent à l'enrichissement des projets de réforme. Le président de l'APN souhaite que l'adoption de ces lois fasse l'objet du consensus le plus large possible. «Pour ces lois-là, le mieux est que la majorité elle-même prenne en considération les propositions de l'opposition pour aboutir à des textes qui satisfassent au mieux le grand nombre possible de partis», a-t-il expliqué. Selon lui, «ce sont les partis qui concourent, dans un cadre organisé, à l'exercice de la démocratie dans tous les pays du monde, relevant que, dans ce domaine, légiférer c'est contribuer à approfondir le processus démocratique». En laissant les portes ouvertes à toute proposition, le président de l'APN veut rattraper le coup. L'opposition va-t-elle répondre à cet appel? Forcément non! L'opposition n'y croit pas trop à ce discours. L'expérience a été faite par la commission Bensalah. Le Front des forces socialistes, parti de l'opposition, n'assure pas sa participation. Le FFS tiendra ce week-end une réunion de deux jours pour examiner les projets de loi. Son secrétaire général, Karim Tabbou, a indiqué que le parti exprimera ses positions sur les projets de loi. Le FFS fera-t-il des propositions? La question n'est pas encore tranchée, affirme un cadre proche de la direction. Le FFS avait déjà décliné deux invitations, adressées par le ministère de l'Intérieur et la commission de consultations sur des réformes politiques, présidée par M.Bensalah. Le FFS n'est pas le seul à boycotter ces réformes. «Ce sont des démarches de replâtrage, si on veut réformer, il faut dialoguer avec la société et avec l'opposition», a estimé Ali Brahimi, député de l'opposition démocratique. Et d'ajouter, «il n'y a aucune garantie pour les partis». Pour lui, «les projets des réformes politiques sont de simples projets de loi». Le parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) n'est pas indifférent. «Les réformes sont obligatoires, on souhaite qu'elles soient faites dans la transparence totale», a affirmé Chentouf Moulay, secrétaire général du parti. Ce dernier refuse de participer à l'enrichissement des projets de lois. «Nous ne reconnaissons pas cette assemblée», a-t-il expliqué. Le parti du Front national algérien, (FNA) conteste la démarche usitée. «La politique n'est pas une fonction administrative», a affirmé son président, Moussa Touati. Il dénonce la mainmise de l'administration sur les partis politiques. Le boycott de l'opposition facilite la tâche à la coalition gouvernementale. Les partis majoritaires auront la possibilité de faire passer leurs propositions. Entre les partis de l'Alliance présidentielle, la bataille s'annonce déjà rude. Etant parti majoritaire au Parlement, le FLN va tenter d'imposer son mot d'ordre. L'égoïsme partisan peut prendre le dessus lors des débats. C'est pourquoi le chef de l'Etat avait insisté, lors du dernier Conseil des ministres, sur l'importance de «se départir de l'égoïsme partisan». Le président de l'APN lui a emboîté le pas, affirmant: «Effectivement, il faut qu'on aille au-delà des intérêts étroits et partisans (...) pour adopter des lois qui puissent satisfaire le plus grand nombre possible». Par ailleurs, la chambre haute du Parlement se mobilise pour l'examen des projets de lois organiques. Son président, Abdelkader Bensalah, a présidé mardi une réunion de l'instance de coordination consacrée à la programmation des travaux législatifs du Conseil. La réunion a également été consacrée à la mise en place d'une vision globale de ces travaux que ce soit au niveau des commissions spécialisées ou au cours des débats lors des sessions plénières de la session d'automne, indique un communiqué du Sénat. Avec l'examen des projets de lois qui lui sont soumis, le Parlement se lance dans une véritable course contre la montre.