Une enquête a été lancée pour identifier les raisons à l'origine de la flambée des prix des engrais. «Les chiffres de la production des céréales sont vérifiés», a certifié le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, apportant ainsi un démenti catégorique à ceux qui affirmaient que les chiffres de la production céréalière «étaient amplifiés». Interrogé, en marge de la séance consacrée aux questions orales tenue jeudi dernier à l'APN, sur les propos de secrétaire général de l'Unpa qui remet en cause ces chiffres de production, le ministre n'a pas été par trente-six chemins. «Venez assister à nos réunions», a-t-il martelé en précisant que «les chiffres avancés sont les résultats des rapports établis dans les réunions de travail avec les différents responsables du secteur». D'aucuns s'interrogent d'ailleurs, sur cette sortie du président de l'Unpa au moment où l'Algérie enregistre des performances dans le secteur des céréales, résultats jamais réalisés depuis l'Indépendance. M.Alioui vient remettre en cause des chiffres vérifiés et diffusés par le communiqué de la Présidence lors de l'audition accordée par le chef de l'Etat au ministre de l'Agriculture. «Le président de l'Unpa veut-il verser dans l'opposition?» s'interrogent encore les observateurs. Le secrétaire général de l'Union des paysans algériens (Unpa), M.Alioui s'est plaint, il y a quelques jours, auprès du président de l'APN Abdelaziz Ziari, sur les résultats avancés par le département de M.Benaïssa. Revenant sur les importations de blé qui restent élevées, Rachid Benaïssa a mis en avant la thèse des stocks. «Pour notre sécurité alimentaire nous devons avoir des stocks importants», a-t-il justifié. Au sujet des engrais, M.Benaïssa s'est dit surpris par la flambée vertigineuse des prix des engrais. «Nous ne comprenons pas les raisons de cette augmentation», a-t-il reconnu devant les journalistes. Selon lui, le prix du quintal est passé de 4000 à 7500 dinars actuellement. Ce qui est inquiétant est que cette augmentation intervient avec le début de la campagne de semence. Le département de Benaïssa ne va pas lâcher prise. Une enquête a été lancée en collaboration avec le département de l'Energie pour identifier les causes à l'origine de cette flambée. «Les conclusions seront rendues dans les prochains jours», a avancé le ministre. Il a rassuré les agriculteurs sur les prix des engrais qui seront soutenus par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). «Les agriculteurs vont payer le même prix que celui de l'année dernière», a-t-il tenu à réitérer. Revenant sur la propriété foncière agricole de la loi 18-83, le ministre a annoncé la levée du gel sur les terres agricoles dans les régions sahariennes, en vertu d'une circulaire interministérielle promulguée en juin dernier. «Ce texte, explique-t-il, a pour objectif de rassurer les exploitants concernant la possession de leurs propriétés agricoles, en vertu de décisions de wilaya.» M.Benaïssa a précisé que le gel de l'exploitation des terres est intervenu à la suite des dépassements constatés en matière de gestion des terres relevant du domaine de l'Etat par les bénéficiaires. Selon les chiffres avancés par le ministre concernant l'application de la loi d'août 1983, le nombre de bénéficiaires ayant acquis ces terres au dinar symbolique est de 109.160 agriculteurs pour une superficie de 730.910 hectares et 8317 actes inscrits. S'agissant de l'application de la loi définissant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles relevant du domaine de l'Etat, M.Benaissa a indiqué que sur les 219.406 exploitants concernés par l'opération de transformation du droit de jouissance en droit de concession, 74% des exploitants seulement ont déposé leurs dossiers au niveau de l'Office national des terres agricoles.