Rencontrés dans les stands des éditions Casbah, Chihab et Dalimen, les écrivains Hafida Ameyar, Mohand Akli Haddadou, Fadéla Mrabet et Djouher Amhis résument à nos lecteurs leurs tout nouveaux livres édités à l'occasion du Sila. HAFIDA AMEYAR Mon nouveau livre est le témoignage d'une Moudjahida qu'on n'a pas voulu faire connaître ou qui n'est pas connue. Elle s'appelle Annie Fiorio-Steiner. C'est son combat pendant la guerre de Libération nationale et même à l'Indépendance que je tente de restituer. C'est une ancienne pied-noire qui a pris la décision de rejoindre la Révolution algérienne et c'est donc en tant que telle qu'elle a lutté et qu'elle a pris la nationalité algérienne au lendemain de l'Indépendance, qu'elle a perdu ses deux filles et qu'elle a divorcé. C'est une femme qui s'assume. Je pense que c'est ce qu'il y a de courageux en elle. Sur un autre plan, c'est aussi l'histoire de notre Algérie. Maintenant, ça suffit avec cette idée de donner uniquement un seul son de cloche de l'histoire de l'Algérie. L'Algérie s'est construite au pluriel et pour retrouver notre mémoire collective, il faut écouter toutes les voix et c'est de cette manière qu'on pourra bien avancer. Le choix d'écrire ce livre s'est fait par hasard lors d'un colloque qui a été organisé par l'association des amis de Abdelhamid Benzine, qui édite d'ailleurs le livre. J'ai remarqué Annie Fiorio-Steiner à travers son intervention. On était en train de parler de l'affaire Melouza. Annie Fiorio-Steiner avait interpellé une historienne qui intervenait sur cette question en lui disant qu'il faut tenir compte des autres versions. MOHAND AKLI HADDADOU A l'occasion de ce Salon du livre, j'ai deux livres qui viennent de paraître. L'Enag a publié mon Précis de lexicologie berbère qui résume un peu ce thème en partant de l'Antiquité jusqu'à la période actuelle avec la néologie, la formation des lexiques, etc. Il s'agit plutôt d'un ouvrage destiné principalement aux universitaires et aux apprenants de la langue berbère. Mon second ouvrage, paru aux éditions Casbah, est Le Dictionnaire de l'interprétation des rêves selon l'Islam. C'est un dictionnaire qui est précédé d'une introduction sur l'art d'interpréter les rêves dans l'Islam. DJOUHER AMHIS Mon tout nouveau livre L'Exil et la mémoire est consacré à Taos Amrouche, la romancière. Ses livres ne sont malheureusement pas suffisamment connus et n'ont pas été tous édités en Algérie sauf Rue des tambourins, paru aux éditions Casbah. Dans mon livre, je parle des quatre romans de Taos Amrouche: Rue des tambourins, Jacinthe noire, L'Amant imaginaire et Solitude ma mère. Ce dernier a été publié à titre posthume. Il s'agit d'oeuvres à découvrir. Il montre le parcours d'une femme algérienne et amazighe dans les tourmentes de l'Histoire. Taos Amrouche s'est retrouvée chrétienne malgré elle. Elle véhiculait avec elle tout le passé traditionnel avec les tabous et les contraintes et elle n'arrivait pas à se situer quelque part. Taos Amrouche ne cherchait pas à s'intégrer. Elle voulait tout simplement qu'on la regardât comme elle est.