Vice-président de la FAF, M.Mohamed Mecherara, nouveau président de la Direction nationale de contrôle et de gestion (Dncg) qui vient d'être créée par la Fédération algérienne de football (FAF), a justement bien voulu répondre aux questions de L'Expression. Il explique, entre autres, la première mission de son nouvel organisme. L'ex-président de la Ligue nationale de football (LNF), a également dressé un bilan succinct de son passage à la Ligue nationale avant qu'elle ne soit remplacée par la Ligue nationale professionnelle de football présidée par M.Mahfoud Kerbadj. L'Expression: Comment expliquez-vous la création, à ce moment précis et pas avant, de cette nouvelle Direction nationale de contrôle et de gestion (Dncg) dont vous êtes le premier président? Mohamed Mecherara: Cette Dncg est une des préoccupations de la Fédération algérienne de football. En réalité, il y a deux années que l'on avait commencé l'étude d'une telle institution. Les circonstances et la situation des clubs ne permettaient pas de commencer par cette direction. Ainsi on travaille depuis deux ans avec plusieurs experts dans la perspective de soutenir et venir en aide aux clubs dans un des domaines les plus sensibles, à savoir la gestion dans sa globalité et en particulier en matière de finance et comptabilité. D'ailleurs, il ne faut pas oublier que le domaine financier est un des éléments du programme de la FAF dans le processus de professionnalisation du football national. Ce qui explique donc la mise en place de cette direction nationale de contrôle et de gestion. Quels sont les objectifs de cette Dncg et surtout vos premières actions? Avant de définir les objectifs précis de cette nouvelle direction, il y a lieu de noter la première phase que l'on doit débuter incessamment et qui est l'analyse complète de l'existant en matière financière, comptable et d'investissements dans nos différents clubs. Il va falloir qu'on ait une situation aussi précise que possible des 32 clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Et c'est justement à partir de ce premier constat complet que l'on pourra déterminer avec force détails ce qu'il faudrait aux clubs pour atteindre une véritable gestion d'un club professionnel. Il va falloir arriver à assurer une totale transparence financière d'un club avec bien évidemment la disponibilité des moyens pour chaque club pour disputer un championnat professionnel. Et quelle est donc la marche à suivre pour y parvenir? C'est simple: il faut savoir que le bureau fédéral de la FAF va, dans les prochains jours, lancer la mise en place et la structuration de cette nouvelle direction nationale de contrôle et de gestion. C'est donc ce qui va être étudié incessamment par le BF. D'autre part, il ne faut pas oublier que cette mise en place n'est pas une opération simple puisqu'il va falloir faire appel à des experts dans plusieurs domaines, financier, comptable et juridique, entre autres. De plus, il va falloir que les clubs aussi s'organisent à partir des moyens mis à leur disposition par l'Etat. Les présidents de club se doivent de faire des efforts pour mieux s'organiser et surtout avec plus de rigueur dans leur gestion. Et pour ce faire, il va falloir recruter des gens compétents pour assurer un bon management. Il faut l'aide et l'implication de tous pour y réussir. Il y va de l'avenir de notre football. En tant qu'ancien président de la Ligue nationale de football, pouvez-vous nous évoquer les points positifs que vous retenez de votre passage à la tête de cette institution avant qu'elle ne passe à la LFP? Il y a autant de points négatifs que de points positifs à relever. Pour ce qui est des points positifs, il y a d'abord la mise en place des bases du professionnalisme surtout du point de vue juridique quant à la mutation des clubs en sociétés professionnelles. Ensuite, il y a ce cadre de travail de la Ligue qu'il faut relever, à savoir que l'institution tourne seule et d'une manière très simple en matière de gestion. A titre d'exemple, des bases de données permettent de déposer des demandes de licences et de les retirer 48 heures seulement après. De plus, on parle beaucoup actuellement du système TMS de la Fifa. C'est donc avec satisfaction que l'on notera ce cycle de formation qui a été assuré par la Ligue au profit des jeunes secrétaires des clubs afin de maîtriser la bonne gestion des clubs aussi bien de la ligue 1 que de La Ligue 2. C'est ainsi que les secrétaires ont bien assimilé cette gestion du traitement du logiciel relatif au TMS. Ce qui permet donc aux clubs d'effectuer des transferts de joueurs directement par l'intermédiaire de cette base de données reliée à la FAF et à la Fifa. C'est vraiment encourageant de voir des secrétaires de club se présenter dans des réunions tous munis d'un ordinateur. Et quelles sont par contre les points négatifs que vous relevez de votre passage à la Ligue nationale de football? Il y a cette déception de ne pas pouvoir mener ce processus du professionnalisme de nos clubs là où nous voulions le mener. La transformation des clubs en sociétés est considérée comme un premier point de toute une liste de paramètres à assurer. D'autre part, on n'a pu assurer deux ou trois séminaires relatifs au management au moment où les aspects infrastructures, finances, formation des jeunes, contrôle financier des clubs etc. ne sont pas encore assurés. Et la plus grosse déception est de constater qu'aucun club ne dispose de la licence de club professionnel. Il n'y a que le côté juridique qui est appliqué dans les normes. Et s'agissant des causes de ces points négatifs, il y a lieu de noter que beaucoup de clubs ont trouvé d'énormes difficultés aussi bien financières que matérielles pour la mise en place du mécanisme du professionnalisme. De plus, il y a un retard dans l'application des mesures prises par le gouvernement. D'ailleurs, c'est avec satisfaction que j'ai appris à travers des médias que certains clubs ont bénéficié d'une partie des mesures du gouvernement. De plus, les clubs n'ont pas encore cet esprit de réceptivité du système professionnel. Il faut donc améliorer cet esprit et j'espère que cette année la ligue prendra un certain nombre de mesures pour que les clubs algériens puissent s'aligner sur le véritable niveau professionnel. Le problème des infrastructures se pose avec acuité. Qu'en dites-vous? On accuse un retard considérable en matière d'infrastructures. Aucun stade n'est à ce jour aux normes internationales y compris le stade 5-Juillet. J'espère un engagement urgent et en particulier pour accélérer les projets des 4 grands stades en chantier en perspective du Mondial 2014 et à l'échéance 2016. Que pouvez-vous dire sur le problème de la formation des jeunes, qui constitue un des points négatifs de notre football? Seule la formation à partir de la base permettrait d'avoir une grande équipe nationale pour un Mondial. Et pour assurer un bon processus, il va falloir puiser les jeunes dans les clubs de wilaya et les préparer. On prépare le jeune de 13 à 18 ans. Et en décelant ses qualités et talents on passe à la préparation du joueur proprement dite. Un jeune doit être éduqué et formé sur l'esprit de solidarité, d'équité et surtout du travail de groupe, le football étant bel et bien un sport collectif par essence. Ce n'est qu'à partir de là que l'on pourra assurer un bon processus de formation et donc aboutir à une grande équipe nationale. Justement, que pensez-vous de notre Equipe nationale avec la nomination du nouveau sélectionneur Halilhodzic? On remarque avec satisfaction que le nouvel entraîneur national fait l'unanimité de par ses compétences et son expérience. Quant au volet organisation de l'Equipe nationale, il faut remarquer également que celle-ci a toujours été bien gérée. Quant à l'aspect technique, le nouveau sélectionneur sait bien ce qu'on attend de lui. Il sait d'ailleurs très bien les efforts que l'on attend de lui et des joueurs pour atteindre les objectifs définis, à savoir la CAN 2013 et surtout la qualification à la Coupe du Monde 2014. Les deux représentants algériens en Coupes africaines ont été éliminés avec des résultats bien négatifs. Que vous inspire cette élimination décevante? C'est effectivement une grosse déception que de voir des clubs de la taille du MCA et de la JSK se faire éliminer de la sorte. Et la cause est très simple: il faut se rendre à l'évidence en remarquant l'absence de préparation des deux formations pour une compétition continentale. Il va falloir retenir la leçon. Et puis, en principe les six matchs intenses livrés par nos deux clubs leur permettront d'être plus en avance en matière de préparation d'intersaison que les autres clubs de la Ligue 1. Que pouvez-vous nous dire sur ce fléau qu'est la violence dans les stades? On constate de visu qu'aucun effort permanent n'est assuré. Il faut un combat permanent et une véritable structuration pour endiguer ce fléau, lequel n'est pas pris en charge d'une manière permanente et c'est bien dommage. Quelle serait donc votre conclusion? Le développement du football nécessite des efforts de tous. La formation doit être un des secteurs à prendre en charge et à bien développer pour former les générations futures et ainsi assurer constamment la relève.