Le bureau fédéral de la FAF, réuni jeudi passé au Centre technique national de Sidi-Moussa à Alger, a adopté le projet d'organisation de la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), présidée par le vice-président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Mecherara, nommé responsable de cette nouvelle structure. Cette nouvelle structure de contrôle des finances des clubs professionnels des Ligues 1 et 2 a pour principale mission “d'aider les clubs à mettre en place la meilleure organisation comptable et financière, et agira aussi en tant que conseil pour l'organisation juridique et administrative des clubs professionnels. On doit aussi procéder au contrôle des clubs avant le début de chaque saison, pour voir si le club est apte financièrement et s'il a les moyens nécessaires pour participer au championnat professionnel algérien. Chaque club doit, en principe, disposer de ses propres ressources financières. Il faut savoir aussi que la DNCG va réguler les compétitions en vérifiant que la gestion financière des clubs assure leur pérennité et reflète une image sincère et fidèle, en tenant compte du respect des normes à la fois comptables, financières, fiscales et juridiques généralement admises en Algérie. Les clubs doivent donc être irréprochables dans leur environnement juridique et financier. Le rôle de notre structure consiste également à assister et surveiller les clubs et les sanctionner en cas de manquements” nous a expliqué hier Mohamed Mecherara. Et d'ajouter : “La DNCG dispose des prérogatives de contrôler les clubs à n'importe quel moment de la saison et on mettra en exergue par la suite les raisons de tel ou tel manquement aux conditions arrêtées pour le fonctionnement financier des clubs. La Direction nationale du contrôle de gestion est chargée, sous l'égide de la Fédération algérienne de football, d'assurer le contrôle juridique et financier des clubs affiliés à la FAF. Sa mission est de vérifier aussi qu'ils répondent aux conditions fixées par les règlements concernant notamment la capacité financière des clubs, voici en gros notre principale mission”. Au cas où un club est déficitaire, la DNCG prendra les mesures nécessaires comme l'explique notre interlocuteur : “Vous savez le championnat professionnel en Algérie amorce sa seconde saison, il faut encore attendre pour pouvoir se prononcer sur certains cas. Je ne vous cache pas qu'au cas où un club serait déficitaire, il y a des mesures à prendre, et ce, en fonction des cas présentés, la DNCG peut, en fonction de la gravité des infractions et en fonction de l'obligation qui n'a pas été respectée, infliger des amendes, ne pas homologuer les nouveaux contrats de joueurs durant une ou plusieurs saisons, suspendre ou radier des dirigeants responsables, rétrograder l'équipe d'une division, il y a là des mesures coercitives à prendre mais nous n'en sommes pas encore là, nous ne sommes qu'au début de notre mission. Je dois ajouter quelque chose d'important, à l'avenir c'est la DNCG qui délivrera le quitus aux clubs pour qu'ils puissent obtenir la licence des joueurs, ils doivent donc répondre aux mesures édictées par le nouveau règlement en matière de gestion financière des clubs professionnels. Sans ce quitus, aucun club ne pourra qualifier ses joueurs et avoir sa licence, c'est vous dire que rien n'est laissé au hasard”. “On doit impérativement instituer des règles de gestion appropriées” Quant à la composante de cette structure de contrôle financier, elle sera puisée chez les gens du métier, à savoir les experts comptables externes à la FAF et qui ont une expérience dans le mode de la gestion et le contrôle financier, ils seront au départ cinq membres à siéger à la DNCG qui sera renforcée par la suite par d'autres membres. L'ex-président de la LNF, révèle que des experts comptables ont été sollicités et ont déjà tenu des réunions périodiques avec le patron de cette structure. “Ce n'est pas pour mettre les gens en prison comme le pensent certains qu'on a lancé la DNCG, c'est pour le contrôle des dépenses des 32 sociétés représentées par les clubs des Ligues 1 et 2. On travaillera sur le contrôle de base par un plan comptable bien défini. On aura 32 clubs à contrôler, ce n'est pas une mince affaire, d'où l'appel à quatre ou cinq clubs par mois. On doit impérativement instituer des règles de gestion appropriés qui s'adaptent réellement avec la nouvelle donne du professionnalisme, c'est un passage obligé, notre football connaît de grandes mutations, il faut qu'il s'adapte à ce nouveau mode de gestion, je sais que les clubs vont éprouver des difficultés au départ, on est là pour les accompagner et les aider dans cette démarche, ils ne seront pas seuls. On travaille d'arrache-pied sur ce projet qui sera concrétisé dans quelques jours. On va former à l'avenir des auditeurs de la FAF qui prendront par la suite le relais”. La FAF veut donc baliser le terrain aux clubs pour que l'argent des pouvoirs publics soit contrôlé d'une manière très stricte, et Mecherara de conclure : “l'Option de la DNCG sera rendue publique par un communiqué qui sera publié sur internet et à travers la presse. Notre principal but est de veiller à ce que le club qui commence un championnat soit en mesure de le terminer, et éviter ainsi que le championnat ne soit faussé par un dépôt de bilan ou par un club qui utiliserait des moyens financiers dont il ne dispose pas. L'objectif poursuivi étant que les clubs évoluent dans le championnat d'une façon équilibré, on travaille justement sur ce chapitre pour inculquer cette nouvelle gestion aux présidents de clubs. Le contrôle financier permet également une meilleure transparence des budgets des clubs et permet de les assainir. C'est pratiquement le même procédé qui est en vigueur dans les pays européens qui sera appliqué chez nous en Algérie. On a déjà entamé notre travail”.