Il ne s'agit pas d'exclure ou de rivaliser avec une quelconque partie mais de se rassembler dans la diversité. L'absence des syndicats autonomes dans la prochaine tripartite qui aura lieu les 29 et 30 septembre 2011 à Alger, pose un véritable problème de crédibilité, mais aussi des interrogations sur l'utilité de ces syndicats en Algérie. Activant en parallèle avec l'Ugta, ces syndicats autonomes sont pourtant très présents sur le terrain. Mais lorsqu'il s'agit des consultations en rapport avec les préoccupations des travailleurs, seule l'Ugta est conviée aux négociations. «L'absence des syndicats autonomes dans la prochaine tripartite explique toute la nature du régime qui est basé sur l'exclusion. Il n' y a pas d'autre explication à notre absence à la tripartite», a regretté Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national le Snapest contacté hier par téléphone. M. Meriane a ajouté que son syndicat rencontrera le ministre de l'Education aujourd'hui afin de revenir sur l'ensemble des préoccupations des enseignants à l'échelle nationale. «Nous déciderons sur les suites à donner à notre revendication, après les résultats de notre rencontre avec le ministre», dit-il. «Au cas où les revendications de ce syndicat ne sont pas satisfaites, de larges consultations seront engagées avec l'ensemble des autres mouvements syndicaux autonomes pour décider d'une grève générale», a-t-il averti. C'est dire que ces syndicats autonomes mobilisent et font des démonstrations de force sur le terrain. De son côté, le Dr Merabet du syndicat de la santé Snpsp, déplore la marginalisation des syndicats autonomes. «Il y a un fossé terrible entre le discours officiel et la réalité du terrain. Nous considérons l'exclusion des syndicats autonomes de la tripartie comme une situation constante de la marginalisation et de l'exclusion», a-t-il déploré. Malgré la Constitution algérienne, qui dit que la loi est au-dessus de tous, ainsi que son article 41 qui garantit la liberté d'expression et la création des associations, la participation des nombreux syndicats autonomes à la tripartite reste caduque. Dans le sillage de l'apaisement de la protestation sociale, Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a souligné le 24 septembre que «la question des syndicats sera à l'ordre du jour de la prochaine tripartite, notamment sur la question de la représentation syndicale dans le secteur économique pour protéger les droits de ses personnels», a-t-il rassuré. M. Louh a ajouté que la tripartite reviendra sur le salaire national minimum garanti (Snmg) et autres questions liées à la masse salariale. Outre le Snmg et la représentation syndicale, l'évaluation et l'examen des conclusions des groupes de travail issus de la dernière tripartite économique, le pacte national économique et social, les mutuelles sociales, la promotion de la production nationale ainsi que les retraites seront à l'ordre du jour de la prochaine rencontre, selon M Louh. Beaucoup de syndicats autonomes se sont imposés sur la scène nationale et ont montré leur détermination à oeuvrer pour l'intérêt des travailleurs. Cette absence sera en tout cas très ressentie et fera de cette rencontre tant attendue une tripartite tronquée.