L'Algérie va vers une société respectueuse de l'environnement La protection des ressources naturelles et de l'environnement passe par des moyens financiers prélevés sur les entreprises polluantes. «Pollueur, payeur». Tel est le principe appliqué par Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire aux entreprises polluantes. «Les sociétés privées ont déjà commencé à payer des taxes sur la pollution», a affirmé hier Chérif Rahmani en marge de la célébration du «Jour de la côte» (méditerranéenne) qui a été célébré au Palais des nations. «Ces sociétés ont été recensées par les services du ministère de l'Environnement», ajoute M. Rahmani. Ainsi, les services de l'environnement ont tous les renseignements qui concernent ces entreprises et même le genre et la quantité mesurée de pollution qu'elles produisent, explique le ministre. Le gouvernement algérien semble donc vouloir intensifier ses efforts en matière de protection de l'environnement par le biais de taxes. Avec le prélèvement de taxes pour un droit à l'émission de polluants par l'industrie, l'Algérie va vers une société respectueuse de l'environnement. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a également participé à cette journée. Interpellé par les journalistes sur la question de la pollution marine, le ministre des Ressources en eau a signalé que le gros problème venait du traitement des eaux usées. «On rejétte 750 millions de mètres cubes d'eaux usées par an. Et on n'épure que 650 millions de mètres cubes. 100 millions sont donc directement rejetés», a déploré M. Sellal. A cet effet, «25 stations d'épuration sont programmées d'ici l'horizon 2014», a t-il révélé. «Elles auront pour objectif l'épuration d'un milliard de mètres cubes», précise-t-il. Pour ce qui est du problème épineux de Oued El Harrach, Sellal assure que le bureau d'études sud-coréen rendra son étude d'ici la fin de l'année en cours. «Cette étude nous permettra de faire de Oued El Harrach une zone de loisir», garantit M. Sellal. Pour revenir à la célébration de la Journée de la côte, Cherif Rahmani a été nommé ambassadeur de la côte. Ce Jour de la côte est célébré pour la première fois en Algérie en présence de personnalités politiques et scientifiques des pays de la région. «Les stratégies en matière de protection des zones côtières méditerranéennes» est le principal thème de cette journée célébrée chaque 25 septembre, depuis 2009, dans un pays de la Méditerranée. Plusieurs personnalités avaient été nommées ambassadeurs de la Côte, parmi lesquelles la princesse Lalla Hasna, présidente de la fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement et M. Renato Soru, président de la région de Sardaigne pour son soutien aux initiatives en matière d'aménagement et de gestion de la zone côtière. Plusieurs interventions d'ordre scientifique et une conférence-débat ont été à l'ordre du jour de cet événement. Lors de cette célébration, M. Rahmani a insisté sur «le fait de sensibiliser l'opinion à la problématique de la Méditerranée». Car «le plus vieux carrefour du monde, qui est le littoral méditerranéen est aujourd'hui menacé», a déploré le ministre de l'Environnement. «Des nations veulent stopper d'urgence la dégradation continue des zones côtières», a-t-il rapporté. Il signale que beaucoup reste à faire. Parmi les efforts que l'Algérie a faits, on retrouve le classement d'aires protégées. «Il s'agit de trois parcs naturels: Gouraya, Tara et El Kala. Il faut également ajouter à cela les îles Habibas qui ont été classées comme réserve naturelle marine», assure le ministre. «Deux autres aires marines sont en cours de classement. Il s'agit de l'île de Rachgoun à Aïn Témouchent et du mont Chenoua/Anse de Kouali», a t-il poursuivi. «La mer doit être le lieu par excellence où chaque acteur doit se sentir une partie du tout», a conclu Cherif Rahmani.