Aujourd'hui, l'économie polonaise est l'un des plus solides en Europe. «La Pologne a brillamment réussi ses réformes économiques et politiques pour devenir un exemple auprès des pays de l'ex-bloc soviétique et même pour les pays de l'Europe occidentale», a estimé M. Michal Radlicki, ambassadeur de la République de Pologne à Alger, lors d'une conférence au Centre de recherches sécuritaires et stratégiques (Crss) de Ben Aknoun à Alger. Placée sous le thème «L'expérience démocratique polonaise», cette conférence a vu la participation de l'ambassadrice de la Tchéquie, de généraux algériens à la retraite et des enseignants-chercheurs de la Faculté des sciences politiques et de l'information. M. Michal Radlicki a soutenu qu'«après quarante-cinq années de communisme, la Pologne est passée, presque sans transition, d'une économie collectiviste à l'économie de marché». L'ambassadeur s'est félicité de la profondeur des relations qui unissent l'Algérie et son pays appelant à élargir les perspectives de coopération bilatérale dans tous les domaines. La Pologne a réussi son défi d'abord, d'organiser les premières élections libres, ayant ouvert la voie à la mise en place d'un processus de démocratisation. Mais en parallèle, il y a eu la mise en oeuvre d'une politique rigoureuse visant à assurer la transition de l'économie planifiée vers l'économie de marché. «C'est une mission qui a été accomplie et réalisée avec courage», a-t-il déclaré. Au cours de ces années, dites de transition, les dirigeants polonais ont mis en place une stratégie nommée «thérapie de choc». Cette stratégie a, selon l'invité du Crss, permis la maîtrise de l'hyper-inflation qui ruinait l'économie polonaise et une rapide transition vers une économie de marché. L'hyper-inflation a atteint, faut-il le noter, le taux de 600%. Durant cette première étape de réformes, ayant duré presque 4 ans, la Pologne a connu une très forte inflation, une dévaluation de la monnaie, la fermeture d'entreprises et une forte hausse du chômage. Néanmoins, la politique de développement arrêtée par les autorités polonaises n'avait pas tardé, selon M. Michal Radlicki, à donner les résultats positifs escomptés. Car, selon l'ambassadeur, elle a abouti au retour de la croissance dès 1993, à une amélioration sensible du niveau de vie de la population, avec une augmentation de la consommation, une baisse de l'inflation, une stabilisation du zloty (unité monétaire de la Pologne). De même qu'une politique de libéralisation économique a été poursuivie tout au long des années 1990 avec des résultats mitigés. La privatisation de petites et moyennes entreprises d'Etat et la promulgation d'une loi libérale pour encourager le développement du secteur privé ont été principalement à l'origine de la croissance économique enregistrée dès 1993 par le pays. Aujourd'hui, l'économie polonaise est l'une des plus solides en Europe.