Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a jugé hier qu'Israël constitue une «menace» pour sa région du fait qu'il détient la bombe atomique. M. Erdogan, cité par l'agence de presse Anatolie lors d'une visite en Afrique du Sud, faisait référence aux capacités nucléaires d'Israël, qui n'a jamais confirmé ou nié détenir l'arme nucléaire. «Je considère aujourd'hui Israël comme une menace pour la région car il dispose de la bombe atomique», a dit M. Erdogan, avant de dénoncer une nouvelle fois l'Etat hébreu pour son raid militaire visant un navire humanitaire turc en route pour Ghaza, en mai 2010, qui a coûté la vie à neuf Turcs et qui a provoqué une grave crise entre la Turquie et Israël. «Israël garde le mutisme, il n'arrive jamais à dire 'je détiens l'arme atomique''», a poursuivi M. Erdogan, qui a estimé injuste que l'on s'acharne sur l'Iran pour son programme nucléaire controversé sans se pencher sur le cas israélien. Ankara se dit opposé à la course à l'armement nucléaire au Proche-Orient tout en prônant la voie diplomatique dans la crise opposant les puissances occidentales aux ambitions nucléaires de son voisin iranien. M. Erdogan, a aussi accusé Israël de «terrorisme d'Etat» au Proche-Orient, et en particulier dans les Territoires palestiniens. M. Erdogan a tenu ces propos dans une salle où il a pris la parole après une intervention d'un diplomate israélien en poste en Afrique du Sud qui s'en est pris au mouvement islamiste Hamas, qui contrôle Ghaza, pour lancer des roquettes contre le territoire israélien, selon l'agence. M. Erdogan a rétorqué qu'Israël avait fait usage d'une force disproportionnée et s'était servi de bombes au phosphore lors de son assaut contre ce territoire en 2008-2009. La Turquie a renvoyé l'ambassadeur d'Israël, ce pays refusant de s'excuser pour l'incident meurtrier du ferry turc au large de la bande de Ghaza, sous blocus israélien, et elle a gelé tous les contrats de défense. Les Etats-Unis ont demandé à ces deux alliés de maintenir la porte ouverte et de chercher activement les moyens de réparer leur lien bilatéral par les voix du président Barack Obama et de la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton. Cette dernière doit participer le 2 novembre à Istanbul à une conférence sur l'Afghanistan, a indiqué l'émissaire américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, Marc Grossman dans un entretien mercredi à la chaîne d'information NTV.