Le film d'animation en Algérie, un art quasiment absent de l'univers audiovisuel, nécessite une « réelle » volonté de soutien et d'aide des pouvoirs publics, a estimé jeudi à Alger, le producteur-réalisateur Djilali Beskri. Le film d'animation est partie intégrante du cinéma et mérite une considération égale aux autres formes cinématographiques (courts métrages, longes métrages et films documentaires), a suggéré M. Beskri, en marge du 4ème Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) où il anime un atelier de formation sur les dessins animés en 2D et 3D. Selon ce réalisateur du film documentaire « Slim » en 2009 retraçant l'aventure artistique du dessinateur de presse et bédéiste Slim, le cinéma animé fait face à une série de problèmes liés en premier lieu aux moyens financiers mais aussi à une « crainte » de la part des producteurs qui préfèrent, a-t-il dit, investir leurs moyens dans des styles de productions qu'ils maîtrisent mieux. « En Algérie les producteurs sont très prudents car ils n'ont pas souvent l'opportunité de faire des films. Dès que l'occasion leur est présentée, ils préfèrent se lancer dans des productions sans risques », a ajouté M. Beskri, producteur de la série « Papa Nzenu conte l'Afrique », dont le premier épisode « Le chasseur et l'antilope », réalisé par le camerounais Narcisse Youmbi, est sorti en 2010. Pour lui, si le film d'animation n'a pas évolué en Algérie, ce n'est pas par manque de talents (dessinateurs, scénaristes, réalisateurs, etc.) ni du public, mais c'est « peut-être parce que les personnes qui décident de l'aide à la création n'ont pas encore compris que cette forme artistique à une place à occuper dans le domaine cinématographique », a-t-il encore estimé. Il a tenu à rappeler que la production des films d'animation est à ses « premiers balbutiements » en Algérie en dépit de l'existence de fortes potentialités. M. Beskri juge, à cet égard, impératif une réflexion de la part des différents intervenants dans la production du film d'animation (producteurs, réalisateurs, dessinateurs, scénaristes, etc.) pour développer cet art en Algérie, apte selon lui, à générer toute une industrie. Par ailleurs et à propos de la série des 52 épisodes « Papa Nzenu conte l'Afrique » - en cours de réalisation-- qui met en relief, à travers un griot errant, partie du riche patrimoine oral africain, M. Beskri, auteur du roman « Le 8ème voyage de Sindbad », a évoqué le projet de rassembler six (6) épisodes en un long métrage animé.