Le Chasseur et l'antilope, tel est le titre du film animé qui a été présenté à la presse avant-hier, à 14h30, au siège de Dynamic Art Vision, une société de production. D'une durée de 17 minutes, ce film entre dans le cadre du projet d'une série de 52 épisodes de 17 minutes chacun en films d'animation, intitulé Papa Nzenu conte l'Afrique. Chaque épisode raconte une histoire, plutôt un conte appartenant à un pays africain. La particularité de ce projet, que produit Djilali Beskri, réside dans le fait que chaque épisode sera réalisé par un jeune réalisateur du pays d'où est tiré le conte. Ce projet s'étalera sur trois, voire quatre ans. Pour ce premier épisode, qui servira aussi de pilote, c'est le Cameroun qui ouvre le bal, avec un conte très original et très chargé d'enseignements : le Chasseur et l'antilope, réalisé par le Camerounais Narcisse Youmbi. L'histoire est racontée par le personnage central Papa Nzenu (qui signifie père sagesse). Un personnage fédérateur de toutes les régions d'Afrique, comme l'a souligné le producteur Djilali Beskri. Car, c'est lui qui, chaque fois, présentera le pays dans lequel il se trouve. D'ailleurs, une carte géographique et des informations sur le pays s'affichent à la fin du film. En fait, le choix de l'Afrique n'est pas fortuit. Riche en couleurs, en formes et en sons, ce continent dévoilera, dans ce projet, toute sa sagesse à travers l'oralité. Campant le rôle du griot ou du goual, Papa Nzenu va livrer des enseignements. “On veut que le conte soit éducatif et non moralisateur”, a déclaré Djilali Beskri, qui qualifie ce travail de belle aventure qui pourrait rencontrer un franc succès. L'aventure a vu le jour avec la venue en Algérie (2009) du réalisateur Narcisse Youmbi au Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda), en qualité de bédéiste. Il découvre l'atelier animation où il y prend part. De retour chez lui, il décroche une bourse pour une résidence pour la réalisation d'un film. Il opte pour l'Algérie pour concrétiser ce projet. Et c'est de là que l'aventure a commencé. D'ailleurs, il est très fier du résultat et surtout que son rêve de réaliser un film d'animation court se soit déroulé en Algérie, pays qui lui a fait découvrir une autre passion, à savoir le film d'animation. Utilisant deux méthodes, à savoir la 3D et la DD (la méthode classique) dans sa réalisation, le film projeté est un véritable bijou d'animation qui n'a rien à voir avec les mangas japonais ou les grosses productions de Walt Disney. Un produit réalisé à l'ancienne, sans fioriture. Tous les ingrédients pour garder l'authenticité de l'espace dans lequel se déroule l'action du film ont été respectés. Que ce soit les couleurs, les dessins, les dialogues, l'accent… La symbolique est aussi fortement représentée à travers l'œuf qui désigne la fertilité, la connaissance… Réalisé en trois mois— par une équipe 100% made in Algeria — et d'un coût minimal de 4,5 millions de dinars, le Chasseur et l'antilope a jeté les premières prémices du film d'animation en Algérie, d'une part. D'autre part, c'est un moyen de “vendre l'Afrique”, car telle une carte de visite, il dévoile la beauté, la vie et la culture de ce continent. Même s'il a été réalisé en mode traditionnel, ce film d'animation ne démérite pas. L'effort et la volonté de créer sont là, très palpables et visibles. Le producteur a, entre autres, annoncé que ce premier épisode sera doublé dans plusieurs langues afin de faciliter sa commercialisation. Pour le deuxième épisode, ce sera un conte algérien. Selon la production, l'équipe est encore au stade de sélection avant de procéder à l'adaptation et à l'écriture cinématographique. Car l'une des conditions est que chaque conte doit toucher, concerner le continent africain.