Le Rassemblement national démocratique s'apprête à organiser sa première université d'été les 28, 29 et 30 août prochains à Oran. Quelque 1000 personnes, entre élus locaux et nationaux ou tout simplement militants, prendront part à cette université. La tenue de cette université intervient dans un contexte marqué par la guerre de tranchées que se livrent au sein du FLN, partisans et détracteurs de l'actuel secrétaire général. Le parti d'Ahmed Ouyahia n'est pas resté en marge puisque Miloud Chorfi, porte-paole du RND ainsi que le sénateur Chihab Seddik, membre du bureau national du RND, chargé de la wilaya d'Alger, sont venus fin juillet dernier grossir les rangs de ceux qui n'ont pas les yeux de Chimène pour Benflis. Le sénateur Rndiste a déclaré la guerre à l'ex-parti unique en venant carrément empiéter sur le terrain nationaliste dans lequel ce dernier aime tant à se manifester. «Ils ont même récupéré l'hymne national et ont fait de lui une propriété personnelle», avait-il déclaré à propos du SG et de ses ministres. Et puis la petite phrase était sortie: «Le RND aura un grand rôle à jouer pour la présidentielle 2004 et la candidature du secrétaire général du RND n'est pas pour autant exclue.» Pour autant, le RND observe à l'égard du Président de la République, potentiel rival de Ahmed Ouyahia à la présidentielle annoncée, une retenue remarquée. Dans un entretien paru hier dans l'édition d'El Moudjahid, Miloud Chorfi a tenté de minimiser les visées électoralistes attribuées au chef de l'Etat dans ses fréquents déplacements à l'intérieur du pays. «Le Président effectue des tournées pour évaluer un programme de relance, qu'il a initié. En plus, il faut voir l'impact de ces tournées au niveau de certaines zones autrefois isolées et subissant les affres du terrorisme», a-t-il dit. La référence à la lutte antiterroriste suggère la touche personnelle d'Ahmed Ouyahia, lequel a fondé l'identité de son organisation sur le combat contre les islamistes. A n'en pas douter, si participation du RND, il y a, c'est cela qui sera retenue comme thème de campagne. Mieux, cela est même appelé à rejaillir en cas de non-participation, sur tout candidat pour lequel le parti d'Ouyahia aura jeté son dévolu. Même s'il n'échappe à personne qu'en Algérie, les thématiques de campagne ne fabriquent pas les présidents, il n'en demeure pas moins que sur le terrain anti-terroriste, c'est le FLN de Benflis qui en prend un coup, à trop vouloir mimer le RND. Il faut s'attendre à ce que l'université d'été du RND soit ce lieu où apparaîtront les nouvelles orientations. N'est-ce pas Ahmed Ouyahia lui-même qui avait annoncé, à la fin du congrès de son parti en mai 2003, que le débat sur la présidentielle commencera en automne 2003?