L'administration de Barack Obama a rédigé une note secrète avant l'assassinat d'Anwar al-Aulaqi, imam radical américano-yéménite lié à Al Qaîda, autorisant l'élimination d'un citoyen américain sans procès, rapporte le New York Times. Le document a été écrit en 2010 pour justifier cette opération malgré un cadre juridique qui interdit à la Maison-Blanche d'ordonner des assassinats, selon le quotidien américain citant des sources proches du dossier. Ce texte de 50 pages, complété en juin 2010, indique que l'assassinat d'une personne ne peut être légal qu'en cas d'impossibilité de la capturer vivante. L'imam radical américano-yéménite, ennemi public numéro un de Washington, a été tué fin septembre au Yémen par une frappe d'un drone de la CIA. Le président américain Barack Obama avait affirmé que sa mort portait «un coup très dur à la branche la plus active d'Al Qaîda» et assuré que les Etats-Unis restaient déterminés à détruire les réseaux terroristes. Selon le New York Times, la note a été spécialement rédigée pour Aulaqi. Elle indique que l'imam radical est impliqué dans la guerre entre Al Qaîda et les Etats-Unis, et qu'il représente en particulier une menace considérable, sans toutefois apporter de preuve contre lui. La Maison-Blanche a refusé de répondre aux questions qu'a suscitées l'assassinat de Aulaqi. Des groupes de défense des droits de l'Homme ont dénoncé cette exécution, jugeant illégal que des militaires américains tuent un citoyen américain sur le champ de bataille. Considéré par les Etats-Unis comme une menace aussi grande que l'était Oussama Ben Laden, Aulaqi était soupçonné par Washington de liens avec le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, auteur de l'attentat manqué du 25 décembre 2009 sur un avion de ligne américain. Il avait également correspondu avec le commandant américain Nidal Hassan, auteur présumé de la fusillade qui a fait 13 morts sur la base de Fort Hood (Texas) en novembre 2009.