Le secteur de la branche automobile vient en tête de la croissance Les souscripteurs les plus nombreux sont les entreprises en cas d'émeutes et mouvements populaires. «Les émeutes de janvier 2011 coûtent 500 millions/DA aux compagnies d'assurances», a affirmé Lamara Latrous, président de l'Union des assureurs et réassureurs algériens, et P-DG de la SAA, qui faisait le point sur l'état du marché, pour Econostrum. Expliquant, lors de son entretien, que les souscripteurs les plus nombreux sont les entreprises en cas d'émeutes et mouvements populaires, Lamara Latrous a affirmé que «les compagnies ont évalué le coût des dommages subis par les commerçants et les entreprises à 500 millions/DA. La plupart des entreprises victimes de dommages (...) et assurées contre les effets des émeutes et mouvements populaires (EMP), ont été indemnisées. Des polices indemnisent les sinistrés à hauteur de 25%, d'autres sur 50%, mais très peu à 100%». Confiant quant à l'évolution du marché des assurances, qui est en plein développement, Latrous indique qu'en 2009, les seize compagnies qui le composaient ont réalisé un chiffre d'affaires de 78 milliards/DA et en 2010 il avoisinait les 90 milliards/DA. Si les niveaux de croissance ont été plus faibles que ceux de 2009, le volume du chiffre d'affaires est intéressant. Le secteur de la branche automobile vient en tête de la croissance du secteur suivi de près par l'Iard (Incendie et risques divers) tirée par le niveau de croissance des entreprises économiques mais également par les investissements consentis dans les grands travaux. Latrous regrette que la branche assurance des personnes ne soit pas suffisamment développée, ne représentant que 10% du CA contre 42% pour la branche Iard et 48% pour l'automobile (assurance obligatoire). Abordant l'éventualité d'une hausse de croissance en 2011, à la demande du journal, le P-DG de la SAA répond par la négative précisant qu'elle «devrait se situer à 4% comme pour celle de 2010». Par contre, les années 2012 à 2014 devraient avoir une grande croissance boostée par les grands projets économiques de l'Etat. Parlant du volet quelque peu boudé, par le manque d'engouement, celui de l'assurance catastrophes naturelles, alors qu'elle est obligatoire depuis 2003, Amara Latrous se contente toutefois de rappeler que la croissance de ce vecteur augmente annuellement. Nous avons un volume d'affaires conséquent et notre réassureur national a racheté un traité pour protéger ces risques à hauteur de 250 millions de dollars. Donnant des précisions sur les assurances de personnes (AP) par des assurances privées, l'assureur Latrous rappelle qu'une loi de 2006 oblige les compagnies à séparer l'assurance - vie du reste des activités. Depuis le 1er juillet 2011, les compagnies, qui n'ont pas créé de filiale assurance-vie, n'ont plus le droit de la pratiquer. Toutes les compagnies publiques (SAA, Caar, Caat) ont leurs filiales vie. Reste la Cnma qui y travaille. Dans le privé, la Ciar a déjà une filiale, les autres sont en cours de création et certaines recherchent des capitaux. Il ajoutera que la dernière arrivée sur le marché, AXA, va fonctionner avec une compagnie d'AP séparée de celle des dommages. Le délai accordé par l'Etat, jugé raisonnable, est de cinq ans pour se conformer à la nouvelle réglementation. Le problème des lenteurs d'indemnisation, élément sensible de la gestion des assurances, a été posé auquel rétorque un Amara Latrous rassurant que «la plupart des dossiers sont réglés dans des délais raisonnables. Certains clients ne sont pas remboursés car leurs dossiers sont incomplets». A ce propos, il argue que pour éviter les contentieux, les compagnies ont mis en place un système d'indemnisation directe des assurés, IDA. La difficulté majeure, souligne-t-il, est que les clients ne signent pas le constat amiable, ce qui a pour effet la non-application d'IDA. Les dossiers en instance sont en train d'être liquidés. Généralement les dossiers déclarés sont solutionnés à 80% au cours de l'année.