L'évaluation par les compagnies d'assurances des dégâts causés par les récentes protestations sociales, alimentées par la flambée des prix des denrées alimentaires, se poursuivra jusqu'à la fin de ce mois. C'est ce qu'a indiqué, hier, le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurances et de réassurance (UAR), M. Latrous, cité par l'APS. «L'opération d'évaluation (par les assureurs) des dégâts s'est achevée pour certains sites mais elle se poursuit pour d'autres ; il y a des bâtiments qui ont été incendiés et bien d'autres dégâts dont l'expertise prendra un peu de temps», a-t-il ajouté. Et de souligner que la Société algérienne des assurances (SAA), par exemple, devra terminer l'opération d'évaluation «d'ici une semaine». Interrogé sur les conditions fixées par les compagnies d'assurances pour l'indemnisation des personnes ou entreprises victimes d'actes de destruction qui avaient marqué les émeutes, la même source a précisé que l'indemnisation de ce genre de dégât ne peut se faire que si les biens endommagés ont été préalablement couverts par un contrat d'assurance incluant «l'assurance contre les émeutes et les mouvements de protestations populaires (EMP)». L'assurance EMP «n'est pas une assurance indépendante mais une garantie complémentaire à d'autres polices d'assurances comme vol-incendie, multirisque-professionnel ou multirisque-habitation», a-t-il expliqué en soulignant que «seules les personnes morales sont concernées». Les particuliers dont les biens ont subi des actes de sabotage ne sont malheureusement pas couverts par cette garantie ni par aucun type d'assurance, a-t-il affirmé. «Les risques des émeutes sont des risques exceptionnels qui sont pris en considération par la majorité des entreprises, usines et institutions, notamment dans le cadre des assurances contre les incendies». Mais un privé, soutient-il, ne peut assurer sa voiture, par exemple, que par les assurances automobiles «dommages et collisions» et «tous risques» qui n'incluent par la couverture EMP. Pour ce qui est du coût de cette garantie facultative, M. Latrous a expliqué qu'il «ne s'agit pas d'un taux unique mais d'un tarif dépendant du type de contrat d'assurance contracté» tout en soulignant qu'elle n'est pas très coûteuse. Par ailleurs, le P-DG de la Compagnie centrale de réassurance (CCR), M. Mohamed Seba, a estimé qu'«une entreprise ne doit pas attendre que des émeutes se déclenchent pour souscrire à l'assurance contre les EMP. Elle devrait spontanément souscrire aux assurances annexes lorsqu'elle souscrit à une assurance principale». Il a également affirmé qu'«en dépit de l'importance des risques, le réassureur national a les moyens de répondre à ses obligations en matière de réassurance. R. E.